L'avortement n'est pas un crime (fin)

Publié le par Christiane Perreau

Dans cet article, Annie d'Ardèche nous partage un peu de son expérience de sage-femme par rapport au désir d'enfant et l'IVG. Merci Annie !!


Points de vue d'Annie sur l'IVG

Merci pour ce  partage sur l'IVG, particulièrement complet et  intéressant.
 
J'ai moi même longtemps travaillé en centre  d'orthogénie à accompagner des femmes ou des couples dans leur demande  d'IVG.

Je suis bien d'accord avec toi le désir est loin d'être rationnel  et totalement conscient.

J'ai vu des femmes désirer savoir si elles  étaient fécondes, depuis des jeunes filles à peine pubères jusqu'à des  femmes en periménopause. Une fois rassurées, pas question d'aller plus  loin.

J'ai vu des femmes désirer être enceintes, se sentir  merveilleusement bien dans la plénitude de cet état, mais ne pas désirer  accoucher.

J'ai vu des femmes accoucher sous X et confier leur enfant en  vue d'adoption parce qu'avoir un enfant les mettait trop en danger  psychiquement et qu'elles n'avaient pu se résoudre à avorter. Et je ne parle  même pas de tous ces bébés retrouvés dans les congélateurs ou  ailleurs.

J'ai vu des femmes désirer leur enfant et tisser des liens tout  à fait acceptables avec lui après avoir été dans le déni durant toute la  grossesse et avoir pris les contractions de l'accouchement pour une crise  d'appendicite ou de coliques néphrétiques... embarquant allègrement famille  et médecin dans leur création.
 
Dans l'ensemble, ma pratique en  centre d'IVG a toujours nourri et éclairé ma pratique en salle  d'accouchement. Ce sont les mêmes problématiques plus ou moins inconscientes  que l'on retrouve d'un bout à l'autre de la grossesse.

Je suis aussi  d'accord avec toi pour dire que l'IVG est un acte lourd. Je pense que les  entretiens pré et post IVG ne sont pas du luxe. Bien sûr, il faut absolument  qu'ils soient fait correctement avec un professionnel respectueux qui ne  cherche à aucun moment à influencer les choix de la femme. Ainsi, ils lui  permettent de conscientiser un ressenti certes douloureux mais qui peut  s'exprimer et, du coup, être moins chargé.

Malheureusement, nombreuses  sont les femmes qui préfèrent ne rien savoir, subir une anesthésie générale  et se dépêcher d'oublier toute l'histoire. C'est la por
te ouverte à la  récurrence (certains appellent cela : récidive), les mêmes causes restées  dans l'inconscient produisant les mêmes effets. Elles s'exposent aussi à voir  ressurgir le problème dans un moment difficile, lors d'un deuil, un divorce,  n'importe quel stress important ou même lors d'une grossesse  ultérieure.
 
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