L'avortement n'est pas un crime (3ème partie)

Publié le par Christiane Perreau

L'existence que vous vivez actuellement est-elle en accord avec vos souhaits, vos intentions ?

Les 2 stages d'été vous permettront de clarifier
les liens invisibles qui vous lient à vos ancêtres, à vos parents
et vous empêchent de vivre le présent que vous souhaitez.

Il reste une place sur chaque stage pour clarifier vos relations à famille.


Ce qui a été observé dans la plupart des constellations, c’est que les enfants avortés ne font pas partie de la fratrie. La question de l’avortement fait partie intégrante de l’intimité et de la responsabilité du couple qui devrait, seul, en porter les conséquences. La priorité est alors que cet enfant soit accueilli pleinement dans le système actuel de ses parents, avec leurs pleurs, leurs regrets, la reconnaissance de leur entière responsabilité ; c’est cela qui libèrera parents et enfant.

Cela passera par l'expression de ce qui a amené à décider de l'avortement ; des phrases comme celles-ci faciliteront la libération de ce qui a été retenu, refoulé : "je t'ai privé de ta vie, nous étions trop jeunes, ce n'était plus le moment pour moi", "je ne pouvais pas te recevoir". Si le parternaire n'a pas soutenu la femme ou l'a quittée, il sera important qu'il dise "je ne voulais pas prendre responsabilité ou je n'ai pas pu prendre responsabilité, je suis désolé".

Cependant, dans certaines circonstances et au vu de ce qui est observé lors du placement, nous pouvons être amenés à donner une place aux enfants avortés dans leur fratrie, notamment lorsqu’un frère ou une soeur est dans un mouvement “plutôt moi que toi” par rapport à la mère qui est dans un mouvement “je te suis” par rapport à l’enfant avorté.

Nous devrons donc introduire cet enfant dans sa fratrie pour que cessent ces mouvements pulsionnels de sauveur qui déséquilibrent le système actuel. Ce n’est pas parce que l’enfant n’est pas né et que les ressentis négatifs ont été refoulés qu’il n’a pas d’influence. Bien au contraire, moins il sera reconnu par les parents, plus il y aura honte et culpabilité, plus il risque de peser sur l’ordre. Si nous refoulons, c’est que nous savons qu’il y a quelque chose auquel il ne faut pas penser, pas faire attention et pour l’oublier, nous monopolisons beaucoup d’énergie qui attire l'attention des enfants....

La solution est de de permettre aux parents de se confronter à ce qui est, l'enfant sacrifié, leur responsabilité, leur douleur. C’est cela qui apaise et permet à l’esprit de cet enfant de partir tranquillement. En fait, la Vie qu’est l’enfant comprend. Et cette compréhension libère et permet l’émergence d’un amour profond. Et comme le dit  Bert Hellinger dans Les liens qui libèrent “La douleur honore l’enfant et le réconcilie avec ses parents. Le sentiment de base des enfants est qu’ils sont prêts à donner leur vie pour leurs parents. L’enfant ne se cramponne pas à la vie, car la mort fait partie de la vie.

Enfin, les parents qui ont avorté peuvent pratiquer l’exercice suivant avec beaucoup d’empathie, de délicatesse, de respect. Pendant une année ou deux, ils montrent à cet "enfant Non-Né" les choses de l’existence et puis ils le laissent partir en paix. Cela va apaiser les uns et les autres. D’ailleurs beaucoup de femmes font cela spontanément : elles pensent à cet enfant qui aurait eu 2 ans, 10 ans,20 ans....


En résumé, c’est donc aux couples de prendre et d’assumer la responsabilité de l’avortement, aussi lourde soit-elle. Assumer le choix pleinement permet une intégration des souffrances ; le refoulement, la résistance, l’inconscience, l'esclusion font persister les souffrances et sont propices au chaos d’un système.

Si les adultes avaient les possibilités et capacités à faire face à ce qui est, les enfants ne prendraient pas en charge des histoires qui ne leur appartiennent pas. Les enfants n’ont pas à se charger de certaines histoires intimes du couple de leurs parents (relations sexuelles, amours extra conjugales, difficultés relationnelles, avortement). Des parents qui se déchargent sur leurs enfants ou n'assument pas pleinement leurs actes comme l'avortement transgressent l’ordre systémique.

Les enfants ne peuvent et ne doivent pas être les confidents de leurs parents. Cela leur est nuisible et les place dans un rôle de parents qui n’est pas le leur. C’est leur voler leur insouciance, leur innocence. Cela les amène à prendre des décisions inatteignables qui auront des conséquences néfastes sur leur développement à venir ; elles deviendront inconscientes et fonctionneront en automatique, ruinant leur existence d'adultes, minant le système.


Ces parents qui décident de l'avortement devraient être accompagnés le temps nécessaire pour que la blessure se transforme et s’apaise, un accompagnement sans jugement qui permet de dire tout jusqu’à l’innommable. Ni la légalisation ni la “technicité” de l’IVG en font un acte anodin ; il mériterait que l’ensemble des protagonistes soit suffisamment informé et formé pour pallier aux conséquences néfastes.


(suite avec le témoignage d'Annie, sage-femme)

Christiane Perreau




 Le mental vit dans un cercle vicieux.
  Il créé lui-même les problèmes et essaie ensuite de les résoudre.

Swami Prajnanpad

 
 
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