Un chemin de maturité, l'intégration de nos manques (2ème partie)

Publié le par Christiane Perreau

« être adulte », un processus de deuil
 

En constellation, nous rendons visible et accessible ce manque, en le représentant par une personne ; une autre peut également représenter ce dont la personne aurait eu besoin pour être en sécurité et s’épanouir librement. Nos besoins ont plus besoin d’être identifiés et reconnus que satisfaits. Représenter ce qui a manqué ainsi que les besoins facilite cette reconnaissance tout comme le processus de deuil de ce qui a manqué. Le monde de la personne devient concret, moins confus, moins dangereux ; la peur de ce monstre appelé « manque, vide » s’estompe. La barrière de refoulement s’abaisse et les ressentis négatifs qui étaient restés en suspens peuvent être vécus maintenant. C’est ainsi que nous pouvons mettre fin à nos histoires, en les vivant en conscience, maintenant, dans le temps présent. En intégrant notre histoire et la masse qu’elle forme dans notre esprit, nous la désintégrons.
 
Une forme de constellation utile dans ce processus consiste à représenter notre monde intérieur avec les identités mises en place pour survivre comme la victime, la guerrière, la dépressive, l’isolée, l’indispensable, etc….  Reconnaître qu’elles ont été à notre service et nous ont permis de survivre ôte du jugement, de la résistance ; une communication réciproque s’engage, apportant  compréhension et affinité. Au lieu de lutter contre elles, c’est-à-dire contre nous-mêmes, nous les accueillons comme des enfants ce qui nous amène à nous sentir plus entiers. Car c’est nous et personne d’autre qui donnons vie (par l’attention) à ses identités. C’est un mouvement libérateur qui permet de reprendre le pouvoir sur notre histoire et de nous réconcilier avec nous-mêmes.
 
Certaines identités vont alors disparaître ; le représentant dit qu’il n’a plus de raison d’exister ; d’autres révèlent leur facette positive car nos créations sont duelles ; il y a l’ombre et la lumière. La personne découvre qu’elle a développé certaines aptitudes grâce à ces identités sombres. La guerrière est une personne qui persévère, le sauveur sait comprendre l’autre, la dépendante apprécie d’être seule. Au lieu d’être dans des modes réactifs, des compulsions, des automatismes, nous pouvons agir de façon adaptée et consciente aux situations du temps présent.
Christiane Perreau
 
(à suivre)
 
 

 
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