Un chemin de maturité, l'intégration de nos manques (1ère partie)

Publié le par Christiane Perreau

 

En constellations, nous observons des personnes arrivées à l’âge mûr dont les blessures sont si vives, que sous les apparences, le petit enfant se montre vite, criant sa douleur, son désespoir. Il a fait si peu le plein de ses besoins vitaux que sont l’attention, le respect, la prise en compte qu’il est resté bloqué dans l’enfance, la souffrance, la survie. Il n’a pas pu se construire de façon harmonieuse avec un tel manque d’amour. C’est ainsi que nous donnons naissance à une personnalité émotionnelle et mentale immature, malade, nommée égo.
 
Dans ce vécu traumatique nous perdons de vue qui nous sommes en Essence, la Conscience créatrice de nos expériences, « auteur du livre de notre existence ». Cette conscience suprême se limite à ses expériences, son corps, son mental à qui elle donne vie par identification, s’enfermant dans une prison psychologique.
 
 
Faire face à l’insécurité
 

Il y a des circonstances où les désordres familiaux sont tels, qu’il est délicat voire impossible, pour la personne, d’aller vers son parent trop défaillant. La  carence affective domine avec, pour conséquences, un climat d’insécurité et des ruptures de liens. Retourner vers son parent, même dans une constellation, c’est prendre le risque de perdre encore le lien, de souffrir de l’absence du parent et de devoir faire face à ce vide synonyme de mort. C’est ce qu’a vécu le petit enfant qui n’a pas reçu l’attention dont il avait besoin pour se sentir accueilli, aimé, confiant. Ce manque est constitutif du système, les parents ont aussi fait face aux déficiences de leurs propres parents et ce schéma  d’attachement insécure se transmet de génération en génération. Chacun s’est construit avec ce manque d’amour, de sécurité et a fait de son mieux pour survivre et maintenir une certaine cohésion de lui-même et de son clan.
 
Dans cette problématique, nous observons qu’il y a une part de systémique (des causes dues aux traumatismes vécus par les ancêtres) et une part personnelle, dépendant beaucoup de la façon dont la personne s’est s’attachée à sa mère, son père. Chacun, à sa manière,  a tissé des liens uniques avec ses parents, en fonction des événements et de ses perceptions de petit enfant. Chacun a interprété les faits traumatiques et conçu ses propres représentations, « son monde », son histoire avec ses parents. Comme le dit Boris Cyrulnik, cela constitue « la mémoire traumatique » qui amplifie la souffrance et nous fige dans le passé, nous amenant souvent à reproduire les mêmes histoires. Systémique et personnel sont étroitement liés ce qui implique un travail sur ces 2 plans. Cet article vise plutôt ce que nous pouvons faire en constellations pour aider la personne à métaboliser ce manque affectif ce qui aura des effets sur le plan personnel.

Christiane Perreau
 

(à suivre)

Bibliographie
Conférence de Boris Cyrulnik la mémoire traumatique <https://www.youtube.com/watch?v=rd13inJYbQk>

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