Identification et Désidentification (4ème partie)

Publié le par Christiane Perreau

 “La loyauté au service notre autonomie”

Il est parfois justifié de prendre une distance avec une famille trop déséquilibrée, qui cause trop de préjudices à un enfant pour qu’il puisse s’épanouir sainement, librement. Maintenir des liens nocifs, c’est sceller la dépendance, les répétitions, les loyautés destructrices. Mais dans la plupart cas, la famille constitue une source de sécurité, de soutien qui permet ensuite de se détacher pour vivre son propre destin. Plus l’attachement aura été sécure, plus l’autonomie deviendra aisée. Ainsi il n ‘y a pas de détachement sans attachement solide.

 

Catherine Ducommun-Naguy évoque avec une très belle image cette question de loyauté dans son ouvrage “Ces loyautés qui nous libèrent”.

“Nous savons qu’en s’encordant les uns aux autres, les alpinistes s’imposent des limites dans leurs mouvements et que si l’un deux perd pied, il entraînera les autres dans sa chute. Pourtant, aucun guide de montagne ne serait assez déraisonnable pour conseiller aux sportifs de ne pas s’encorder. C’est justement parce qu’ils peuvent s’encorder les uns aux autres que les alpinistes peuvent atteindre le somment des montagnes. La corde est donc le lien dont ils dépendent pour arriver à leur but. Les alpinistes se détachent seulement dans des situations exceptionnelles, ou en dernier recours pour ne pas être entrainés dans la mort, par un membre de la cordée.(.....)

La loyauté est au service de notre autonomie, justement parce qu’elle établit un lien avec les autres, ce lien dont nous avons besoin pour devenir autonomes. Dans ce sens, la loyauté tout comme la corde des alpinistes est avant tout une ressource et rarement une entrave. Ce n’est donc que si nos parents refusent de nous laisser avancer ou s’ils risquent de nous entraîner avec eux dans  leur chute que nous devrons décider de couper le lien que nous avons avec notre famille. Pour nous aussi la coupure est une solution de dernier recours, et pour nous comme pour l’alpiniste, c’est un geste difficile.”


(à suivre)

 

Christiane Perreau
 

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