La femme enceinte et la dépression :les impacts sur le foetus et le bébé

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LE STAGE "PRENDRE SA MÈRE OU RESTAURER L'ÉLAN D'AMOUR"
A POUR OBJECTIF DE REDONNER À UNE PERSONNE
SÉCURITÉ, CONFIANCE , JOIE DE VIVRE
IL RESTE DES PLACES EN AOUT

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Après avoir pris connaissance des conséquences de la dépression durant la grossesse
 sur le désir d'enfant et le fait de s'anticiper mère,
Maud Perreau nous expose les risques pour le foetus et le nouveau-né,
notamment les modifications physiologiques




Influence sur l'enfant de la dépression maternelle

Extait de la thèse de docteur en médecine
Maud Perreau
2éme partie

 

 


Des modifications physiologiques ont été décrites chez les fœtus et les nouveau-nés des mères déprimées pendant la grossesse. Dès le stade intra-utérin, lors de la surveillance échographique, les fœtus de mères déprimées ont tendance à bouger moins que la normale lors du sommeil actif et dorment plus que les fœtus contrôles. Lors du test de stimulation vibroacoustique qui normalement entraîne une accélération du cœur fœtal, les résultats chez les bébés de mères déprimées sont retardés et leur réponse  plus faible (10)

Par ailleurs, il est connu que chez les patients souffrant de troubles dépressifs, il existe des modifications de l’axe hypothalamo-hypophysaire, or des résultats similaires ont été trouvés chez les enfants des mères dépressives dès les premiers jours de vie, écartant ainsi l’influence du milieu extérieur. Comme si leurs enfants présentaient les symptômes physiques et biologiques de la dépression : ralentissement moteur, baisse de la sérotonine...

Une étude menée sur 63 femmes dont 36 dépressives (11) , a montré que les enfants de mères dépressives avaient  des taux de cortisol et norépinéphrine plus élevé  et des taux de dopamine plus bas, tout comme leurs mères. De plus, ils étaient moins performants au test de Brazelton sur l’échelle de l’orientation, des réflexes, de l’excitabilité et du retrait. Une corrélation existait entre les taux hormonaux de la mère et du nouveau-né   et leurs résultats au test de Brazelton.

La même équipe a mené une autre étude (12) sur une cohorte plus importante (140 femmes dont la moitié dépressives) et les résultats hormonaux ont été confirmés. Concernant le test de Brazelton, les nouveau-nés des mères dépressives avaient là encore des scores moins bons sur les échelles d’ habituation à un stimulus, d’orientation, de maturité motrice, d’état d’éveil, de stabilité du système nerveux  autonome et de dépression.

De plus, le taux élevé de cortisol chez la mère était corrélé à une plus  grande prématurité du nouveau-né et les taux de norépinéphrine étaient corrélés au petit poids de naissance de l’enfant. La norépinéphrine augmente en effet la résistance de l’artère utérine. Une troisième étude a été réalisée (13), cette fois pour tenter de discriminer les enfants de mères dépressives pendant la grossesse uniquement, après la grossesse uniquement, pendant et après la grossesse ou de mères en bonne santé psychique. Bien que d’une faible puissance statistique (80 femmes en tout), cette recherche montre que les résultats biologiques des enfants étaient plus perturbés si leurs mères avaient souffert de  dépression prénatale et postnatale ou anténatale seule, que post-natale uniquement.

Tout ceci laisse à penser que les enfants sont  marqués par la dépression maternelle au niveau physiologique et psychique, et ce dès la grossesse. Que ce soit via le passage placentaire des catécholamines maternelles ou via leur effet direct sur l’artère utérine, ces modifications physiologiques semblent avoir un impact sur le développement du fœtus et de l’enfant.



Bibliographie

(10)  Monk C.
Stress and mood disorders during pregnancy: implications for child development.
Psychiatric quarterly 2001 ; 72(4) : 347-57.

(11)  Lundy BL, Aaron Jones N, Field T, Nearing G, Davalos M, Pietro PA, et al.
Prenatal depression effects on neonates.
Infant behaviour and development 1999 ; 22 (1) : 119-129.

(12)  Field T, Diego M, Dieter J, Hernandez-Reif M, Schanberg S, Kuhn C, et al.
Prenatal depression effects on the fetus and the newborn.
Infant behaviour and development 2004 ; 27 : 216-29.

(13) Diego MA, Field T, Hernandez-Reif M, Cullen C, Schanberg S, Kuhn C.
Prepartum, postpartum, and chronic depression effects on newborns.
Psychiatry 2004 ; 67(1) : 63-80.

 

 

 

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