Lettre à un enfant : faire la paix avec son passé

Publié le par Christiane Perreau

Cher(e)s ami(e)s.

Cette fin d’année avance à grand pas, avec son lot de présents, de bons vœux, de surprises. Voici un cadeau qui pourrait être précieux.

J’ai reçu une lettre pertinente et touchante d’une personne qui a constellé sur sa relation à ses enfants. Des prises de conscience, des compréhensions ont émergé et l’ont conduite à communiquer avec ses enfants.  Cette lettre est une belle façon de faire la paix avec son passé et les siens. Une telle action permet de retrouver le chemin de l’affinité et de la sérénité. Certainement il faudra encore du temps et du travail mais une impulsion réparatrice est donnée. Demain pourrait être un nouveau jour…..

Avec son accord, je vous partage cette lettre dont vous pourriez vous inspirer. Vous n’êtes pas forcément concernés par tout ce qui est dit. Si vous l'estimez juste, vous pourriez l’adresser à vos enfants.  Vous pourriez aussi simplement l’écrire, avec vos propres mots et la lire à haute voix pour vous, un peu comme une méditation.

Dans ce cas-là, représentez  votre enfant avec un objet qui lui a appartenu :  un jouet, un ours, un vêtement ou une photo. Adressez-vous à l’enfant qui est juste là, devant vous. Faites en sorte qu’il soit réel pour vous : maintenez votre attention sur lui sans force.

Parlez-lui et ressentez l’impact de vos mots. Peut-être aurez vous une émotion, une prise conscience, une impression particulière. Accueillez tout ce qui vient comme un cadeau.

C’est avec plaisir et intérêt que je lirai vos expériences si vous souhaitez les partager. Et merci pour vos partages.

Bien à vous
Christiane Perreau


"Lettre à un enfant

Suite à un stage de développement personnel concernant les constellations familiales , j' ai pris conscience de comportements que j'ai eus avec toi et qui ont pu ne pas être  justes pour toi  et je le regrette. Tout d' abord lorsque nous t'avons conçu, ton père et moi , je n’avais pas fait le deuil  de mon père.

Je me pose la question : as-tu été là pour combler ce manque?  Ce qui n'aurait pas dû être ton rôle. Je t'ai fait porter un rôle trop lourd et surtout pas juste pour toi ; j'ai inversé les rôles et aurais dû traiter moi-même mes manques . Je n’en avais pas conscience à l' époque.

Je n'ai pas pu être totalement dans mon rôle de mère puisqu’une partie de moi était "avec mes morts" .  Ce manque que tu as dû avoir, je le regrette profondément ; j'espère qu'avec le temps tu as réussi à le transformer en positif .Si je n'ai pas été totalement présente comme mère quand tu étais petit(e), c'est peut-être que, moi non plus; je n'ai pas eu une mère « présente" quand j'étais enfant :  ayant perdu son père et son mari ( mon père), elle n'a pas été totalement là comme mère. Mais elle aussi, a - t-elle  eu une mère "présente" ? Née en 1915, sa mère a probablement mis au monde sa fille aînée  sans son mari , puisqu'il était à la guerre.

Ce n'est nullement pour me justifier que je t'écris cela ;  car je prends ma part de responsabilité et regrette beaucoup les incidences que ça a pu avoir pour toi. Mais je souhaite  restaurer autant que cela pourra se
faire les personnes de notre lignée familiale. De plus cela me fait prendre conscience de toutes ces absences réelles de pères  et absences "partielles " de mères pour de jeunes enfants depuis plusieurs générations. Ces morts et ces deuils non faits ont impacté nos vies bien involontairement.

Plus tard, lorsque tu étais enfant , adolescent(e) et peut-être plus tard, j'ai pris des initiatives à ta place; pensant bien faire. Aujourd'hui je prends conscience que j' ai certainement pris trop d'initiatives , ne te laissant pas suffisamment le temps ni l’espace de décider pour toi. J' ai fait ce que j'ai pu au moment où je l’ai fait ; mais peut-être ce n'était pas ce qui aurait été bon pour toi .Je le regrette profondément.

Aujourd'hui je veux te dire que ce que ton père t'a donné est aussi bon et important que ce que je t'ai donné .

Je te fais confiance et fais confiance en l'homme (la femme) et au père (à la mère) que tu es devenu(e).

Je suis là , je suis ta mère et t'aimerai toujours .

Je t'embrasse très fort

Maman (Papa)"

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