Terminer ses cycles, un chemin vers le bonheur

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L’existence, un cycle
 
Notre existence commence à notre conception et se termine par la mort du corps ; fondamentalement c’est le corps qui meurt mais pas Nous, pas celui que nous sommes en Essence qui est au-delà du temps, au-delà de la matière, de l’énergie, qui n’a ni commencement ni fin, qui ne naît pas, ni ne survit, ni ne meurt.
 
Notre existence est la manifestation d’un cycle ; et comme tout cycle, nous pouvons supposer qu’il a commencé par une intention, celle d’exister, celle de se montrer au monde, celle de venir faire des expériences et peut être d’en compléter certaines, laissées en suspens… Comme tout cycle, l’existence à un début, une continuité et une fin. Et à l’intérieur de ce cycle « existence » il y a des sous cycles ou sous systèmes comme la vie intra utérine, la naissance, le petite enfance, l’adolescence, notre vie sentimentale, notre travail. Et à l’intérieur de ces sous-cycles, il y a encore d’autres sous-cycles.
 

Les cycles inachevés
 
Chacun de ces cycles est marqué par des événements vécus positivement et d’autres vécus négativement.. Ceux que nous avons vécus de façon positive sont intégrés en temps réel. Souvent même nous les oublions. Ils nous donnent une bonne survie et constituent des ressources sur lesquelles nous pouvons nous appuyer. Ces bons moments nous pouvons toujours nous les rappeler et ressentir les émotions positives qui les constituaient. C’est notre bagage de vivant
 
Par contre les expériences douloureuses que nous n’avons pas pu intégrer et qui constituent alors des cycles non terminés vont être stockés dans une partie de la Conscience pour former une zone d’inconscience que nous appelons “le réseau” dans le vocabulaire de La Voie Directe. Ces cycles négatifs, ceux qui nous ont procuré de la douleur, des désagréments, de l’antipathie car ils allaient à l’encontre de nos intentions de vie, de bien être, de satisfaction de nos besoins vitaux comme la sécurité, l’attention ne peuvent être intégrés en temps réel ; nous ne pouvons les prendre avec nous dans l’instant ; nous les refoulons, les oublions et l'expérience complète est remise à plus tard. C’est la première façon de survivre des êtres humains. Ces cycles restent incomplets à cause de notre manque d’aptitudes à faire face à la violence, à l’imprévisible, à l’incompréhension, à l’insécurité, à la folie d’un adulte qui, lui-même n’a pas intégré les incidents traumatiques qu’il a reçus.

Les constellations mettent en évidence ces mécanismes. Quelqu’un s’est suicidé dans le système, un autre a souffert de maladie mentale, un enfant est mort né, un père a fait faillite, une sœur est morte écrasée ; autant d’incidents traumatiques pour les parents proches mais aussi pour tout le système familial. Le chagrin, la peur, la colère contenus dans ces expériences n’ont pas pu être vécues pleinement et toute cette souffrance, bien que passée, reste dans notre présent et nous empêche de vivre sereinement, créant des états de confusion, de résistance. Ces expériences sont imprimées en nous et constituent les programmes de base de notre existence, programmes qui agissent automatiquement.
 
Comment un petit enfant peut il gérer la maltraitance, la mort d’un parent, le handicap d’un frère, la maladie d’une mère ???
Un petit enfant vit au niveau des perceptions et des impressions ; il perçoit tout et il est “impressionné” par tout, y compris les non-dits et les personnes de son système qui sont exclues, dont il n’a jamais entendu parler, que ces personnes soient vivantes ou mortes. Il n’est que perception et tout se déroule en lui, fondamentalement dans la Conscience qu’il est. Il n’est pas encore séparé mais ouvert à ce qui est.
 
Mais il n’a pas de mots pour nommer ses expériences, ses émotions et ses impressions. Et si personne ne peut l’aider dans cette direction, alors il n’a pas d’autres choix que refouler, résister et laisser l’expérience incomplète. Ainsi nous accumulons les cycles non clos et les ressentis négatifs qui constituent une force qui va nous contraindre à répéter inexorablement certains schémas que nous ne voulons pas. Et ces expériences ont parfois commencé il y a longtemps.

Une lignée de femmes qui ne peut qu’abandonner ses enfants, des pères qui ne peuvent s’empêcher d’abuser d’un enfant, la folie d’un grand père qui se perpétue à chaque génération, des amours impossibles en souvenir d’une arrière grand mère à qui il fut interdit d’épouser son amoureux. Autant d’obstacles qui nous empêchent d’accéder à la réalisation de nos intentions profondes et nous éloignent de notre vraie nature, du Soi.

 Nous empilons ainsi des couches de confusion, d’inconscience et de souffrance qui conditionnent toute notre existence à venir et celle de nos descendants si nous n’arrivons pas à mettre fin à de tels cycles, en les conscientisant.
 
Nous tentons bien de modifier ces réalités indésirables en créant des couches d’illusion ( par exemple, papa a eu raison de m’élever aussi durement parce que j’étais dur ou c’était bien mieux que je ne sois pas danseuse, je n’avais pas le talent pour cela)  et nous émettons des croyances qui forment les pierres d’angle de notre « maison intérieure » (la vie est tristesse, la vie est dure, personne ne m’aime, on va me tuer, je suis piégée...). Ces croyances ne sont que des intentions et des formes pensées au départ mais elles représentent  les définitions de notre existence, et ces définitions, vont “définir” notre destin. Et certaines de ces convictions ne sont pas nôtres ; ce sont celles de papa, de maman, de la société... mais nous n’en sommes pas conscients tellement nous y sommes identifiés.
 

L’illimité se limite de plus en plus

C’est ainsi qu’un cycle commence et qu’il devient réalité au fur et à mesure que nous lui accordons de l’attention, de l’importance (à notre insu souvent) et que nous l’expérimentons au quotidien, ne doutant pas une seule seconde qu’il puisse y avoir une autre réalité. Nous n’avons pas conscience qu’il s’agit de réalités transitoires, nous les prenons pour des vérités absolues et immuables.  Ainsi nous construisons les barreaux de notre prison psychologique, nous enfermant dans des limites de plus en plus étroites.

La Conscience illimitée que nous étions se rétrécit et perd son pouvoir, sa puissance, c’est à dire ses unités de conscience, de présence. Elle ne sait même plus qu’elle est le créateur de ses réalités, même les réalités les plus aberrées. Le Soi s’efface devant la souffrance, devant la peur et les manques, naît l’égo, cette structure cristallisée, rigide, faite de masse et d’énergies bloquées, d’émotions négatives et d’élans coupés  pour qui le changement est difficile.
 
Plus nous aurons vécu de négatif, plus notre attention sera polarisée vers le négatif ; c’est une question de survie.  Il nous faut veiller sur ce que nous croyons être le danger afin de ne pas être submergé, afin de ne pas
« disparaître »….. Mais du coup c’est le négatif qui détermine nos comportements, accaparant de façon automatique notre attention.

Le positif en est même oublié, enfoui sous la masse de négatif ; certaines personnes disent qu’elles n’ont jamais vécu de bonnes choses ; auraient elles pu survivre si c’était vrai ? Elles ont effacé  les moments où maman les berçait, leur faisait leur gâteau préféré, où papa les montaient sur ses épaules ou dansaient avec elles. Certains effacent même les moments de bonheur pour ne plus prendre le risque de les perdre, pour ne plus souffrir de ne plus les avoir. Enfin, positif et négatif sont mélangés, nous privant de nos ressources, de notre énergie vitale et de notre capital d’attention.
 

Transformer nos blessures ou le chemin du bonheur

Tous ces incidents, ces cycles  que nous n’avons pu accueillir nous mettent en désintégration et font que notre vie d’adultes est insatisfaisante, laborieuse, faite d’échecs, de frustrations, de répétitions. Pour terminer ces cycles nous devons défaire ce réseau d’incidents traumatiques qui contient de la charge émotionnelle et des intentions frustrées. Pour cela nous devons mettre notre attention sur ce qui a été douloureux et y faire face. En confrontant notre inconscience, notre confusion, nous allons transmuter notre souffrance, nos convictions. Ce que nous prenions pour des vérités devient des réalités relatives. Ce qui était négatif devient factuel, impersonnel, dépouillé des charges émotionnelles. Et parfois ce négatif se transforme en positif, l’amour aveugle du petit enfant devient un amour conscient où nous pouvons créer de nouvelles réalités en adoptant des croyances, des convictions adaptées à notre temps présent et porteuses d’une meilleure survie.
 
Ainsi nous complétons les expériences dans lesquelles nous étions figés et nous disposons d’un espace neuf propice à nos intentions profondes et nous serons aptes à déterminer notre propre destin, au lieu de continuer à vivre les convictions de papa, maman, des autres. C’est le début d’un chemin de libération qui permet d’aller vers la Vérité que nous sommes, le Soi, la Vacuité, le Centre... Ce ne sont plus les identités réactives, nées dans la douleur qui perpétuent de façon automatique et compulsive leur mission. C’est le Centre qui retrouve son pouvoir à créer dans l’instant présent.
 
Tout cycle prend naissance dans un non-cycle. Ce non-cycle nous pouvons le nommer “la Conscience”.
Tout cycle détermine une période de temps et ce temps vient du Non-temps... La Conscience
Tout cycle manifesté prend racine dans le Non-manifesté... La Conscience.

Tout cycle contient des identités, des actions, des résultats ; ces résultats peuvent être des échecs ou des réussites. Tout résultat devient un contenu de conscience ; les résultats positifs seront facilement intégrés à la Conscience-Source et deviendront nos ressources mais les résultats négatifs auront tendance à être repoussés, ignorés, refoulés et désintégrerons la Conscience Une que nous sommes ; l’unité devient séparation, morcellement, division.
 
Point n’est besoin de clarifier toute notre souffrance, une vie n’y suffirait pas… Par contre, il est nécessaire de « déboulonner » ce qui nous piège dans le temps, la masse, les émotions, les pensées. C’est l’objectif des constellations et de la clarification du mental, des émotions. Elles nous amènent à nous désencombrer de nos identifications inconscientes, de nos fausses données, de nos ressentis négatifs, de nos identités malades. Ainsi les histoires douloureuses sont aplanies, mises à distance et ne dirigent plus nos comportements. Elles deviennent objectives, vidées de leur subjectivité, de leur toxicité. Nous repoussons ainsi les limites que nous nous étions mises et nous retrouvons le goût de l’Illimité.
 
N’est il pas important, avant de clore notre grand cycle appelé « existence », d’alléger nos fardeaux, notre aberration ?!!
N’est il pas important de terminer ce grand cycle d’existence plus libre,  plus heureux ?!!

Pas un bonheur conditionné par nos réussites ou nos échecs, mais un bonheur fait de cette aptitude à faire face à l’existence, à accueillir pleinement les réalités, les nôtres, celles d’autrui, du monde, à devenir auto-conscients de notre vraie nature !?
 
Et si c’était cela le bonheur, faire UN avec ce qui est…. Et si c’était cela le plus bel héritage que nous puissions laisser à nos enfants, petits enfants, à l’humanité… un héritage de compassion, de paix, de joie intrinsèque où la plénitude fait place aux manques, où la sérénité remplace les peurs, où l’ordre règne sur le chaos.  

 

Christiane Perreau
 


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