Comment protéger le point de vue centré-en-la-personne

Publié le par Christiane Perreau

 

Nous avons vu que pour aider une personne, l’essentiel du travail consiste à découvrir  les points de vue que la personne a sur ses expériences, sur « son monde ». En effet, pour changer notre existence, nous devons nous changer nous, c’est-à-dire changer nos façons de voir et d’appréhender les réalités que nous vivons.
 
Quand nous avons des difficultés relationnelles avec un de nos parents, il s’avère que nous ne pouvons pas transformer ce parent colérique, maltraitant, abandonnique, absent mais nous pouvons changer les considérations, croyances, idées que nous avons sur lui. Pour cela, nous avons besoin de penser par nous-mêmes sur cette relation, penser et expérimenter ce que nous ressentons lorsque nous exprimons tel ou tel vécu. Sans l’expérience des sensations, émotions, impressions, cela resterait intellectuel et ce cycle « parent abandonnique » ne pourrait jamais être clos. Fermer des blessures, c’est les compléter en vivant pleinement tout ce qui a été refoulé.
 
Pour faire cela, la personne a besoin d’un espace sécuritaire où elle explore son monde, à son rythme afin de comprendre comment elle en est arrivée à penser, croire, expérimenter de telles situations. En comprenant ses points de vue, cela lui facilitera l’obtention de ses propres compréhensions ; ainsi pourra-t-elle changer de point de vue et trouver ses propres solutions.
 
Celui qui accompagne est responsable de la mission que lui a confiée l’accompagné en précisant qu’il désire, ses objectifs. Et il est crucial de respecter cette mission sinon la personne risque de se sentir trahie, pas prise en compte, incomprise. Aider une personne, c’est l’accompagner sur le chemin de ses objectifs, sans la devancer ni être en arrière mais juste dans ses pas. Un cadre a été défini sur lequel nous sommes d’accord et cela crée un climat de sécurité, de confiance entre ces 2 personnes.
 
Et pour répondre à cette mission, celui qui accompagne se doit de guider la personne, c’est-à-dire lui permettre d’orienter son attention sur le sujet travaillé. Il n’est pas judicieux de laisser une personne sauter d’un sujet à l’autre. Non seulement elle reste à la superficie des choses mais en plus elle réactive trop de matériaux qui ne peuvent être clos. Il est difficile d’avoir des réductions de charges émotionnelles et des prises de conscience porteuses de changement si nous restons dans le domaine du connu, de l’intellect. Et nous sommes à l’opposé de notre objectif qui est de terminer des cycles. Pour cela, il est important de permettre à la personne de rester au contact des incidents chargés, douloureux et accessibles.
 
Pour offrir ce cadre sécuritaire, la métapsychologie** applique des règles bien précises qui garantissent le bon déroulement d’une séance. Il a été constaté que la violation d’une ou plusieurs de ces règles compromet sérieusement l’action d’aider, instaurant une rupture de communication, de confiance, d’affinité entre les 2 personnes.
 
**
définition de la métapsychologie
C’est une science et une philosophie qui étudient la personne avec :
--ses aptitudes que sont la présence, l’attention, l’intention, les ressentis
--son vécu à partir de son propre point de vue (centré-en-la-personne).
 
La métapsychologie va au-delà des comportements, au-delà de la psychologie dans le sens que son but est de découvrir qui perçoit, qui pense, qui expérimente, c’est à dire d’aller au-delà des apparences, au-delà des illusions, afin de découvrir qui nous sommes en Essence, ce que les traditions spirituelles appellent le Soi, le Créateur, la Vacuité.
 
La psychologie traditionnelle s’occupe surtout du comportement, de la personnalité alors que la métapsychologie inclut celui ou celle qui a le comportement, ce qu’elle ressent ; en accordant aussi une place au développement d’aptitudes, elle permet à une personne de retrouver la maîtrise de son propre univers mental en exerçant attention et intention. Ainsi, l’objectif n’est pas uniquement d’aller bien mais aussi et surtout de découvrir qui nous sommes en Essence.
 
La métapsychologie est ainsi une voie spirituelle qui permet à une personne d’augmenter son niveau de conscience  et de recouvrer sa propre autorité, ses propres certitudes en tant que créateur de son existence.

Christiane Perreau


Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :