Ce qui permet à l'amour de grandir (fin relation de couple)

Publié le par Christiane Perreau

Dans les articles précédents, vous avez pu prendre connaissance d’ exemples  rencontrés couramment dans notre pratique ; il y en aurait bien d’autres qui, tous, ont comme point commun l’amour et l’intention de construire quelque chose à deux, se heurtant à des obstacles inconscients qui viennent d’ intrications, de liens conflictuels avec les parents, de cycles non clos, de non-respect des “ordres de l’amour”.

 

Nous pouvons penser que le fait de connaître et respecter les “ordres de l’amour” pourrait faciliter notre existence et la construction d’une relation affective épanouissante. Il s’agirait alors de mettre en pratique l’ensemble des principes car un seul n’y suffirait pas. En effet, dès qu’une loi est violée, il y a déséquilibre du système et donc compensation.
La connaissance intellectuelle ne suffit pas à maintenir un équilibre ; l’inconscient, ce qui est refoulé, nié, contient une puissance que nous ne pouvons contrôler et qui vient saborder nos meilleures intentions, même celle d’aimer l’autre. La connaissance intellectuelle oriente notre attention et nous donne une direction mais elle n’est pas expérience intégrée.

Seule une connaissance issue d’une confrontation avec ce qui est peut initier un changement et permettre de trouver le chemin de la liberté. Faire face aux traumas de l’enfance, aux souffrances causées par les séparations, les pertes, les morts, les identifications compulsives, les cycles non terminés permet de mettre de la conscience là où il y avait de l’inconscience. Seule la confrontation peut délier ces programmes invisibles qui déterminent de façon automatique notre existence, nos comportements, nous figeant dans un passé douloureux. Cette connaissance-là est issue d’un travail thérapeutique, d’une clarification des conflits personnels et inter-personnels.

La constellation favorise ce chemin de compréhension, de conscience en nous faisant découvrir l’importance du système, l’importance d’être en paix avec ses parents. Elle rend visibles et lisibles ces zones de confusion qui polluent une vie à deux et font qu’un couple se déchire au lieu de se comprendre. Dans une crise de couple, chacun a tendance à rester fixés sur ses idées, incapables de voir, d’entendre, de comprendre (prendre avec soi) les points de vue de l’autre. Chacun veut avoir raison ; or aimer, c’est pouvoir accueillir la réalité de l’autre, ses différences, son système de croyances.

Pour retrouver le chemin de l’affinité et le faire croître, outre la restauration de l’ordre dans le système actuel et/ou dans le système d’origine, il est également nécessaire de développer l’art de la présence, l’art de la communication, de l’écoute. C’est parce que nous communiquons avec l’autre avec une intention réelle de le comprendre qu’un rapprochement peut se faire. Une telle communication révèlera souvent, que non seulement il y a rupture avec l’autre, mais aussi rupture avec soi. Blessés, nous nous refermons sur nous mêmes, nous résistons à la douleur, nous nous coupons de nos émotions, obéissant à nos anciens mécanismes de survie. Comment accueillir la réalité de l’autre quand nous ne pouvons plus être en relation avec nous-mêmes ?! Quand nos propres réalités sont devenues irréelles pour nous-mêmes ?

Voir ces dynamiques, ces comportements remet de l’ordre dans le système et permet à un couple de retrouver un nouveau souffle, d’évoluer vers des relations plus paisibles et constructives.

Et si c’est trop tard, si la séparation s’avère inévitable, les partenaires pourront la vivre avec plus de tranquillité, moins de culpabilité, moins de reproches. La constellation amène des prises de conscience qui permettent de mieux faire face à la souffrance de la séparation et donc de dédramatiser. La constellation met en évidence les responsabilités et torts de chacun. Si chacun reconnaît ce qui lui appartient et accueille sa propre douleur au lieu de la projeter sur l’autre, il récupérera force et dignité. Chacun pourra alors garder avec respect ce qu’il a reçu et vécu de bon dans cette relation. Cela facilite la séparation, le détachement et permet d’être libres pour autre chose, une autre relation quand le moment sera venu et le cycle précédent totalement clos.

Dans ces crises de couple où nous nous identifions à nos souffrances, celles du temps présent qui réactivent celles de notre enfance, nous nous perdons... Nous perdons la conscience de qui nous sommes réellement. En effet, nous ne sommes pas tout ce à quoi nous identifions ! Nous ne sommes pas notre corps, nos émotions, notre histoire familiale, notre histoire de couple. Nous sommes fondamentalement celui ou celle qui s’identifie, c’est-à-dire nous sommes la Vie, celle qu’aucun changement n’altère. Et la Vie s’identifie aux réalités de l’existence que sont un corps, des émotions, des croyances. C’est le jeu de l’existence.....

Mais pris dans le jeu de l’identification, nous l’oublions. Regardez comme il est simple de s’identifier à une personne que vous représentez le temps d’un placement ! Cela ne dure pas et nous pouvons donc nous retirer facilement de cette identification. Mais depuis notre petite enfance, nous nous sommes identifiés à nos expériences, à la façon dont nous et les autres les avons interprétées. Interprétations des réalités fondées sur nos dénis, nos peurs, celles de perdre, de manquer qui, à notre insu, déforment notre vision de l’autre, du monde et nous limitent à un amour conditionnel, étriqué, séparé de la Source que nous sommes.

Et cette Source pourrait bien être amour inconditionnel, présence, paix. Nos souffrances existentielles pourraient avoir pour cause fondamentale la séparation d’avec notre source, notre Essence. Dans nos crises relationnelles avec nous-mêmes, avec autrui, il serait bon de se rappeler qui nous sommes en Essence et de commencer le chemin qui conduit aux Sources, au-delà des comportements, des constructions mentales. Nos relations de couple pourraient alors pleinement manifester notre autonomie d’adultes, d’êtres incarnés dans le temps présent.
Christiane Perreau

Voir à travers nos constructions mentales permet de découvrir
 l’espace de clarté et de paix, au plus profond de nous.
  Une présence transparente, un silence naturel
 et une joie sans objet,
 émergent lorsque le mental se tait et
 quel’on est simplement présent à ce qui est, dans l’instant.
 
 Peter Fenner
 

 


Bibliographie

(1) (2) ces informations m'ont été transmises par Coline d'Aubret, Présiente de la Fédération des Constellations Familiales et Systémiques (Libre Université du Samadeva) et sont issues d'une conférence donnée par Idris Lahore lors du congrès Sagesse et Corps d'octobre 2008 www.constellations-lahore.com
(3) préséance •  de  pré- et séance - Droit de précéder (qqn) dans une hiérarchie protocolaire. Ordre des préséances dans une assemblée, un cortège. Avoir la préséance sur qqn.  

Pour que l’amour réussisse Bert Hellinger chez Trédaniel textes rassemblés par J. Neuhauser

 


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