La femme enceinte et la dépression : impacts sur l'attachement
Extraits de la thèse de docteur en médecine
de Maud Perreau, intitulée
La dépression pendant la grosesse : enjeux diagnostiques et thérapeutiques actuels -
Fin
de Maud Perreau, intitulée
La dépression pendant la grosesse : enjeux diagnostiques et thérapeutiques actuels -
Fin
Les facteurs qui à l’inverse semblent permettre à une mère insécure – dépressive - de transmettre un attachement sécure sont pour l’heure au nombre de trois selon Yvon Gauthier (20). Premièrement, la naissance même de l’enfant peut, chez certaines mères, mobiliser suffisamment de ressources propres pour qu’elles développent une fonction réflexive et une sensibilité adéquate malgré leurs propres traumatismes.
Ensuite, le père peut avoir suffisamment d’influence pour non seulement permettre le développement d’un attachement sécure entre lui et son enfant, mais aussi pour aider la maman à adopter des comportements stables et sécurisants avec leur enfant.
Enfin, différents types d’accompagnement psychologique en périnatalité ont été développés de manière à renforcer la fonction réflexive de la mère, et ce avec succès. Il semble que ces interventions sont plus efficaces si elles commencent pendant la grossesse et se poursuivent jusqu’aux deux ans de l’enfant.
Notons pour terminer, que le tempérament, le caractère de l’enfant, l’environnement social et familial entrent aussi en compte et peuvent aussi bien stimuler la mère que lui nuire.
Le développement de l’attachement est donc quelque chose de complexe, qui se prépare dès la grossesse et même dès l’enfance des futurs parents. De nombreux facteurs entrent en jeu, notamment des facteurs maternels, car la mère est plus responsable que l’enfant dans la construction de cette relation. Il sera donc très important d’aider une maman dépressive à développer sa sensibilité et sa fonction réflexive qui sont parmi les facteurs principaux dans le développement d’un attachement sécure.
Le point rassurant cependant est que l’attachement se constitue lentement et qu’il est donc possible de venir en aide aux mères en difficultés avant que l’attachement ne soit définitivement constitué. Une thérapie pendant la grossesse, où les potentialités de changement sont grandes, sera donc très importante. Enfin, nous tenons à rappeler que l’insécurité de l’attachement, hormis l’attachement désorganisé, n’est pas une pathologie mais seulement un facteur de risque, il s’agit d’une adaptation de l’enfant à son environnement.
Maud Perreau
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