Les représentants - Les recherches de Peter Schlötter
Recherches sur le phénomène de la perception représentative
lors des constellations
par Peter Schlötter
lors des constellations
par Peter Schlötter
Extrait de Constellations systémiques - Pratiques et perpspectives de Constance Potschka-Lang et Mathias Engel
Dans son étude, Peter Schlôtter aborde dans une démarche scientifique le phénomène de la perception représentative.
Comme nous l'avons dit précédemment, les études de cas et diverses analyses en disent beaucoup sur l'efficacité des constellations systémiques, mais très peu sur le processus en lui-même. Peter Schlôtter s'est intéressé dans ses travaux à la question de savoir si le postulat suivant peut être scientifiquement prouvé : "Divers représentants se trouvant dans une même situation expriment la même chose et leurs réponses ne sont pas dues au hasard ou induites par leur propre vécu."
En 2005, Peter Schlötter a écrit une thèse qui se donne pour objet d'apporter un démenti empirique à l'affirmation :
"Ce que vivent les représentants (au cours d'une constellation) est un produit du hasard". Cette thèse a été soumise à un test dans le cadre d'une étude expérimentale. Les recherches démontrent de façon très significative que différents individus, appartenant à une même culture, en l'occurrence la culture occidentale, placés dans une situation identique, parviendront à une même appréhension et une même interprétation de l'organisation spatiale d'un groupe de personnes et de leurs positions respectives.
Nous allons présenter cette étude de façon plus détaillée, car elle nous paraît répondre à des questions absolument essentielles concernant la méthode des constellations, et être d'une importance capitale quant à son avenir et à la compétence que nous devons exiger de ceux qui l'appliquent et l'appliqueront. Dans l'étude dont il est question, il a été apporté pour la première fois "la démonstration empirique que nous avions tous une tendance à attribuer un sens identique à la disposition des personnes dans l'espace d'une constellation systémique (ou des symboles dans une constellation avec des figurines). Nous pouvons ainsi aujourd'hui nous autoriser à considérer les constellations systémiques comme une sorte de “langage“ ou de “système de signes". Un nouveau champ de recherche s'ouvre à nous et nous disposons maintenant d'une assise empirique suffisamment large pour pouvoir le soumettre, du moins en partie, à la "rigueur" d'une approche scientifique. (1)"
Peter Schlötter a procédé pour mener son étude de la manière suivante : il a filmé des séquences de constellations faites avec des clients en situation de demande réelle, et les a en quelque sorte "fixées" en mesurant et en transcrivant très exactement les positions des protagonistes. Puis il a fabriqué pour ses expérimentations des poupées grandeur nature, des représentants muets en quelque sorte, qu'il a pu replacer dans les mêmes positions que les représentants lors de la constellation originale. En utilisant ces poupées, il pouvait reproduire à l'identique, n'importe où et à souhait, l'image d'une constellation réelle.
Peter Schlötter a mené au total trois études : une étude préalable (constellation familiale avec quatre protagonistes) et deux études principales; basées sur deux constellations d'organisations différentes faisant intervenir dans chaque cas sept représentants.
Pour le dérouelement de ces trois expériences, il avait proposé à environ 250 personnes, qui avaient accepté le rôle de "cobaye", ou de "figurants", de prendre la place des poupées dans la "constellation" et de faire part de leurs impressions. L'expérience se déroulait en plusieurs étapes et les participants choisissaient parmi une série de phrases types et d'affichettes (sur lesquelles étaient imprimés des traits de caractère, des attitudes, des pensées....! celles qui traduisaient le mieux ce qu'ils ressentaient à l'emplacement de la personne qu'ils représentaient. Au total 3848 tests ont ainsi été effectués et exploités au cours de cette étude.
L'objectif de Schlötter par ce protocole de test fort original et créatif, était de fournir les conditions pour une analyse aussi "objective" que possible, permettant d'étudier les perceptions des participants et notamment d'analyser l'impact de la disposition des protagonistes sur chacun d'entre eux, en évitant autant que possible tout facteur étranger. Excepté l'organisation spatiale de la constellation, tout élément pouvant avoir une influence devait être exclu.
Résultats
Les résultats de cette étude sont d'une précision rarement atteinte dans les domaines de la psychologie ou de la sociologie !
La concordance des réponses au questionnaire, du choix des phrases types et des affichettes, de même que celle des témoignages quant aux impressions ressenties, est bien supérieure au niveau que Schlötter s'était donné pour objectif d'atteindre, et qui était déjà exceptionnellement haut.
Schlötter rapporte à ce propos un cas impressionnant. Lors de la deuxième étude principale, un lycéen de quinze ans prend la place d'un jeune homme qui vient de succéder à son père à la tête d'une très grande entreprise, et décrit sa situation, sa fonction et l'état d'esprit dans lequel il se trouve, alors qu'il ne dispose d'aucun point de repère, encore moins d'une quelconque expérience dans le domaine de la direction d'entreprise. Les réponses ne peuvent donc pas être dictées par des associations avec quelque chose de connu. Le seul trait d'union entre le jeune PDG, le cas concret qui avait été traité lors de la constellation d'organisation "réelle" et ce test effectué plusieurs mois après avec des personnes tout à fait étangères à l'entreprise, est la reproduction identitque de la constellation et du positionnement fidèle des représentants les uns par rapport aux autres.
L'auteur en tire la consclusion qu'il doit exister une sorte de "langage des positions" que nous avons dû sans doute apprendre à interpréter, intuitivement , depuis tout petits.
Peter Schlötter a donc fourni statistiquement la démonstration de son hypothèse de recherche, à savoir que les individus, dans un environnement culturel donné, ressentent et interprètent d'une même façon "supra-individuelle" cette sorte de langage qu'est le positionnement des individus les uns par rapport aux autres dans un espace. Il écrit pour résumer ; "Nous pouvons considérer l'hypothèse négative de départ comme statistiquement démentie. (...) Dans les deux types d'études et pour les emplacements analysés, les tests ont donné sans exception des résultats "très probants" avec des marges d'erreur inférieures à 0,1 %. La perception représentative dans les constellations systémiques serait, dans une très large mesure, indépendante des personnes qui s'y prêtent. Ou bien, si on veut, la perception représentative est un phénomène dont la variabilité par rapport à l'individualité des représentants est un peu supéieure à 0, ce qui reste tout de même très faible. Chaque personne serait donc potentiellement apte à représenter n'importe quel autre individu ou n'importe quelle notion dans une constellation systémique. (1)"
Pour ce qui concerne la solution et le rapport qu'elle pourrait avoir avec la personnalité ou la structure psychosociale du représentant, Schlötter est parvenu à la conclusion que "la transposition d'un système social réel au niveau d'une constellation systémique, de même qu'à l'inverse la transposition d'une solution dans le contexte de la vie réelle, ne se produisent pas par hasard, mais restent dans une très large mesure indépendante de la personne qui agit en tant qu'interprète -soit le représentant- (2)."
Schlötter nous démontre de façon très impressionnante dans cette étude que, quel que soit le message que transmet une constellation familiale, les représentants le vivront et l'exprimeront tous de la même façon. "Le contenu de ce qui est dit n'est certainement pas aléatoire, et (dans la plupart des cas) la personne concernée non seulement approuvera à postériori ce qui est exprimé, mais l'identifiera comme important voire déterminant pour sa capactié d'action future et le considérera comme un enrichissement dont elle envisagerait difficiement de devoir se passer à l'avenir. (3)"
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1 Schlötter P. 2005, p 175
2 Schlötter P. 2005, p 195
3 Ibidem, p 199
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Comme nous l'avons dit précédemment, les études de cas et diverses analyses en disent beaucoup sur l'efficacité des constellations systémiques, mais très peu sur le processus en lui-même. Peter Schlôtter s'est intéressé dans ses travaux à la question de savoir si le postulat suivant peut être scientifiquement prouvé : "Divers représentants se trouvant dans une même situation expriment la même chose et leurs réponses ne sont pas dues au hasard ou induites par leur propre vécu."
En 2005, Peter Schlötter a écrit une thèse qui se donne pour objet d'apporter un démenti empirique à l'affirmation :
"Ce que vivent les représentants (au cours d'une constellation) est un produit du hasard". Cette thèse a été soumise à un test dans le cadre d'une étude expérimentale. Les recherches démontrent de façon très significative que différents individus, appartenant à une même culture, en l'occurrence la culture occidentale, placés dans une situation identique, parviendront à une même appréhension et une même interprétation de l'organisation spatiale d'un groupe de personnes et de leurs positions respectives.
Nous allons présenter cette étude de façon plus détaillée, car elle nous paraît répondre à des questions absolument essentielles concernant la méthode des constellations, et être d'une importance capitale quant à son avenir et à la compétence que nous devons exiger de ceux qui l'appliquent et l'appliqueront. Dans l'étude dont il est question, il a été apporté pour la première fois "la démonstration empirique que nous avions tous une tendance à attribuer un sens identique à la disposition des personnes dans l'espace d'une constellation systémique (ou des symboles dans une constellation avec des figurines). Nous pouvons ainsi aujourd'hui nous autoriser à considérer les constellations systémiques comme une sorte de “langage“ ou de “système de signes". Un nouveau champ de recherche s'ouvre à nous et nous disposons maintenant d'une assise empirique suffisamment large pour pouvoir le soumettre, du moins en partie, à la "rigueur" d'une approche scientifique. (1)"
Peter Schlötter a procédé pour mener son étude de la manière suivante : il a filmé des séquences de constellations faites avec des clients en situation de demande réelle, et les a en quelque sorte "fixées" en mesurant et en transcrivant très exactement les positions des protagonistes. Puis il a fabriqué pour ses expérimentations des poupées grandeur nature, des représentants muets en quelque sorte, qu'il a pu replacer dans les mêmes positions que les représentants lors de la constellation originale. En utilisant ces poupées, il pouvait reproduire à l'identique, n'importe où et à souhait, l'image d'une constellation réelle.
Peter Schlötter a mené au total trois études : une étude préalable (constellation familiale avec quatre protagonistes) et deux études principales; basées sur deux constellations d'organisations différentes faisant intervenir dans chaque cas sept représentants.
Pour le dérouelement de ces trois expériences, il avait proposé à environ 250 personnes, qui avaient accepté le rôle de "cobaye", ou de "figurants", de prendre la place des poupées dans la "constellation" et de faire part de leurs impressions. L'expérience se déroulait en plusieurs étapes et les participants choisissaient parmi une série de phrases types et d'affichettes (sur lesquelles étaient imprimés des traits de caractère, des attitudes, des pensées....! celles qui traduisaient le mieux ce qu'ils ressentaient à l'emplacement de la personne qu'ils représentaient. Au total 3848 tests ont ainsi été effectués et exploités au cours de cette étude.
L'objectif de Schlötter par ce protocole de test fort original et créatif, était de fournir les conditions pour une analyse aussi "objective" que possible, permettant d'étudier les perceptions des participants et notamment d'analyser l'impact de la disposition des protagonistes sur chacun d'entre eux, en évitant autant que possible tout facteur étranger. Excepté l'organisation spatiale de la constellation, tout élément pouvant avoir une influence devait être exclu.
Résultats
Les résultats de cette étude sont d'une précision rarement atteinte dans les domaines de la psychologie ou de la sociologie !
La concordance des réponses au questionnaire, du choix des phrases types et des affichettes, de même que celle des témoignages quant aux impressions ressenties, est bien supérieure au niveau que Schlötter s'était donné pour objectif d'atteindre, et qui était déjà exceptionnellement haut.
Schlötter rapporte à ce propos un cas impressionnant. Lors de la deuxième étude principale, un lycéen de quinze ans prend la place d'un jeune homme qui vient de succéder à son père à la tête d'une très grande entreprise, et décrit sa situation, sa fonction et l'état d'esprit dans lequel il se trouve, alors qu'il ne dispose d'aucun point de repère, encore moins d'une quelconque expérience dans le domaine de la direction d'entreprise. Les réponses ne peuvent donc pas être dictées par des associations avec quelque chose de connu. Le seul trait d'union entre le jeune PDG, le cas concret qui avait été traité lors de la constellation d'organisation "réelle" et ce test effectué plusieurs mois après avec des personnes tout à fait étangères à l'entreprise, est la reproduction identitque de la constellation et du positionnement fidèle des représentants les uns par rapport aux autres.
L'auteur en tire la consclusion qu'il doit exister une sorte de "langage des positions" que nous avons dû sans doute apprendre à interpréter, intuitivement , depuis tout petits.
Peter Schlötter a donc fourni statistiquement la démonstration de son hypothèse de recherche, à savoir que les individus, dans un environnement culturel donné, ressentent et interprètent d'une même façon "supra-individuelle" cette sorte de langage qu'est le positionnement des individus les uns par rapport aux autres dans un espace. Il écrit pour résumer ; "Nous pouvons considérer l'hypothèse négative de départ comme statistiquement démentie. (...) Dans les deux types d'études et pour les emplacements analysés, les tests ont donné sans exception des résultats "très probants" avec des marges d'erreur inférieures à 0,1 %. La perception représentative dans les constellations systémiques serait, dans une très large mesure, indépendante des personnes qui s'y prêtent. Ou bien, si on veut, la perception représentative est un phénomène dont la variabilité par rapport à l'individualité des représentants est un peu supéieure à 0, ce qui reste tout de même très faible. Chaque personne serait donc potentiellement apte à représenter n'importe quel autre individu ou n'importe quelle notion dans une constellation systémique. (1)"
Pour ce qui concerne la solution et le rapport qu'elle pourrait avoir avec la personnalité ou la structure psychosociale du représentant, Schlötter est parvenu à la conclusion que "la transposition d'un système social réel au niveau d'une constellation systémique, de même qu'à l'inverse la transposition d'une solution dans le contexte de la vie réelle, ne se produisent pas par hasard, mais restent dans une très large mesure indépendante de la personne qui agit en tant qu'interprète -soit le représentant- (2)."
Schlötter nous démontre de façon très impressionnante dans cette étude que, quel que soit le message que transmet une constellation familiale, les représentants le vivront et l'exprimeront tous de la même façon. "Le contenu de ce qui est dit n'est certainement pas aléatoire, et (dans la plupart des cas) la personne concernée non seulement approuvera à postériori ce qui est exprimé, mais l'identifiera comme important voire déterminant pour sa capactié d'action future et le considérera comme un enrichissement dont elle envisagerait difficiement de devoir se passer à l'avenir. (3)"
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1 Schlötter P. 2005, p 175
2 Schlötter P. 2005, p 195
3 Ibidem, p 199
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