Partage de Godelieve sur "prendre père et mère"

Publié le


Godelieve écrit :

En lisant ta lettre sur prendre père et mère et les traumatismes liés au manque d'un des parents et le vide qui s'en suit, je vais relever la réflexion.

Etant dixième d'une famille, je comprends que je n'ai pas été désirée ni d'aileurs les autres, car ma mère nous a assez dit qu'elle en aurait voulu que deux.....
Ma mère n'était pas maternelle, mais comme elle l'a aussi souvent dit, il ne nous a manqué de rien, soit disant de la nourriture etc.....
Elle n'a pas connu l'affection et donc ne savait pas la donner.

Je pense que les enfants heureux sont rares, car comme Freud l'a dit, éduquer comme vous voudrez, ce sera toujours faux.
Donc nous sommes pratiquement tous dans la galère. Nos parents, étant des hommes et des femmes avec leurs difficultés et leurs problèmes, ont fait ce qu'il pouvaient, même si c'était très peu.
J'ai élevé 5 enfants et malgré toute ma bonne volonté, j'ai fait des erreurs, comme mes enfants en font avec leurs enfants.
Dommage que le métier de parents  s'apprend sur le tas et que ce sont les enfants qui subissent l'apprentissage des parents !
Je pense qu'à la naissance commence notre chemin initiatique dans cette vie et à nous d'en faire le meilleur
Les uns s'en sortirons et d'autres auront des difficultés.

Personellement je ne me suis jamais sentie vide, mais comme tout le monde j'ai du et je dois encore travailler sur moi pour évoluer et me comprendre et donc comprendre mes parents tels qu'ils étaient.



Commentaire de Christiane :

Merci de ce point de vue qui élargit la réflexion.
C'est juste, il est difficile de donner ce que nous n'avons pas reçu. Et le métier de parents est difficile car à chaque enfant, il est nécessaire de s'adapter. Chaque enfant est unique et a besoin d'une attention toute particulière.

Bien souvent, c'est quand nous devenons parents, que nous pouvons mieux prendre conscience de nos limites, nos incompétences, de notre manque de savoir faire voire de notre impuissance. Chaque parent va, suivant son passé et le travail de clarification, connaissance de lui, faire de son mieux.
Les constellations nous  montrent que si les parents n'étaient pas pris dans des intrications, encore aux prises avec leurs blessures d'enfants, ils seraient beaucoup plus disponibles , attentifs à leurs propres enfants. Ce n'est pas de la mauvaise volonté....c'est de l'impossibilité et de l'inconscience. Mais lorsque les traumatismes sont importants, la capacité à être conscient s'en trouve réduite.

Et puis les générations passées étaient beaucoup plus pris que nous ne le sommes actuellement dans des questions de survie. Telle mère se levait à 4 heures du matin pour tirer les vaches, telle autre faisait la lessive à la main de toute la famille avant d'aller à son guichet de postière, telle autre devait cumuler les heures de ménage pour arriver à nourrir ses enfants. Tel père est revenu des camps de concentration malade....il est toujours important de resituer les faits dans un contexte social, culturel, historique.

Chaque génération a accumulé des souffrances, des blessures que peu de personnes ont appris à gérer, à se libérer. Actuellement, toute personne désireuse de mieux être a un choix considérable de thérapies et approches de développement personnel, spirituel. Cela est assez récent et c'est une chance.

Et cela nous met devant nos responsabilités en tant que parents, en tant qu'être humain. Que faisons nous de nos souffrances ? Que faisons nous de ce que l'on nous a fait ?  Quelle conscience en avons-nous ? Et ainsi en tant que parents, nous pouvons continuer à agir en travaillant sur soi et en apprenant à mieux communiquer avec nous-mêmes et nos enfants. Le système est ainsi fait que si un élément du système change, le système change, ce que confirme de nombreuses personnes ayant fait un travail de constellations.

Il ne s'agit ni de condamner, ni de juger nos parents, ni qui que ce soit. Ce serait à nouveau exclure ce qui crée du désordre dans n'importe quel système et va à l'encontre de l'amour, de l'harmonie.
Il s'agit de comprendre les souffrances de chacun, des enfants comme des parents. Il s'agit d'intégrer ces blessures pour que chacun retrouve sa plénitude et sa liberté.


Prendre, cela  veut dire  qu’on prend les choses telles qu’elles sont.
C’est un acte d’humilité.
On prend ses parents tels qu’ils sont.
Et on se prend tel qu’on est.
On se réconcilie avec soi-même, on trouve le calme intérieur.
On ne porte pas de jugement de valeur. Ni en bien, ni en mal.

Constellations Familiales
Bert Hellinger & Gabriele ten Hovel



 
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