Partages d'Hélène de Québec

Publié le

Il n’y a qu’un coin de l’univers
que vous
pouvez améliorer :
c’est vous-même

Antoine St Exypéry
Hélène écrit :

Mon commentaire à votre réponse à ma question sur une expression du texte  «La prière au matin de la Vie»  -pour te faire plaisir-.
J'ai beaucoup apprécié votre réponse qui a tout à fait comblé la partie d'incompréhension du sens véritable de cette phrase à laquelle je résistais quelque peu. Remplacer ces mots par «en ton honneur» me semble aller davantage dans le sens d'honorer la personne tel que vous l'expliquez si bien: respect, estime de soi, dignité et considération.
 
Réponse de Christiane
merci

Hélène écrit :

Je savais que l'expérience d'une constellation produit des fruits, et j'aimerais vous faire part, tel qu'indiqué dans mon dernier courriel,  de ce que j'ai vécu dans les deux jours qui ont suivi la formation.
 
J'ai deux soeurs dont l'une avec qui je m'entends très bien, et l'autre dont l'agressivité monte en moi à sa seule pensée  Elle ne m'a rien fait en particulier, c'est comme ça... mais ça a sûrement un fondement.  Je me rendais chez elle suite à une invitation et avant de m'y rendre, (plus ou moins à reculons) devant une grande photo de famille je lui ai parlé à peu près dans les termes dont je me souvenais car je n'avais pas le texte( La prière au matin de la vie). Les mots «chère soeur je prends tout de toi ... au prix que cela t'a coûté, et que cela me coûte...tu es la grande (elle est l'aînée des filles), je suis la petite... tu donnes, je prends...» ont eu beaucoup de mal à sortir; j'ai dû les répéter plusieurs fois, jusqu'à l'apaisement. L'effet a été assez spectaculaire, car, à ma grande surprise, notre rencontre s'est très bien passée et en aucun temps je n'ai ressenti la moindre agressivité envers elle. Les prochaines semaines me diront si c'est une guérison à long terme! J'en déduis que lorsqu'on a retrouvé l'harmonie et la paix totales avec ses parents, cela a aussi des rebondissements sur la fratrie.

Réponse de Christiane
Merci de partager cette expérience fort intéressante avec nous ; lorsque nous disons ces phrases et qu'il y a des résistances, des obstacles qui émergent, c'est précieux d'accueillir tout ce qui vient car c'est une chance de transformer ce qui est indésirable, refoulé, inconscient en conscient ; nous faisons ainsi de la place pour créer quelque chose de nouveau.

Dans ce procédé, vous pouvez vous aider d'une photo comme l'a fait Hélène, vous pouvez fermer les yeux et voir une présence, une image de vos parents ; vous pouvez tout siplement dire les phrases et ressentir ce qui se passe en vous.
Mais si c'est trop difficile, vous pouvez poser un objet, un symbole devant vous, ce qui facilitera la mise à distance et le maintien de l'attention. En effet quand la relation est trop chargée, vous pouvez rencontrer de la confusion, de la résistance et l'image du parent est très instable.

Et puis ressentez ou regardez ce qui se passe aussi chez la personne à qui vous adressez ces paroles.

Nous ne pouvons transformer nos existenes qu'en regardant, conscientisant nos ombres issues de ressentis négatifs provenant d'expériences douloureuses et non terminées, et donc toujours actives dans notre présent. Ignorer la face sombre de notre nature humaine ne fait que l'accentuer ; cela augmente notre karma.

Hélène écrit :
 
En ouvrant l'ordi ce matin, je lisais le le témoignage d'Édith dans le dernier blog et cela me rappelait des paroles très dures à entendre pour un enfant. Après la naissance de ma soeur qui me précède de 3 ans, le médecin avait dit que ma mère ne devrait plus avoir d'enfant. J'ai souvent entendu dire par mes tantes :«Marie-Laure -ma mère- a commencé à dépérir après la naissance d'Hélène, et elle en est morte. Elle n'aurait pas dû avoir d'autre enfant»!. Comment ne pas développer une immense culpabilité devant de telles paroles, même si elles ont été dites sans méchanceté. J'ai fait la paix avec tout cela grâce aux Constellations Familiales. J'exprime ma vive reconnaissance à toutes les personnes, dont au départ M. Bert Hellinger, qui nous offrent si généreusement cet outil de cheminement tout à fait extraordinaire!


Réponse de Christiane

Les adultes sont inconscients de la portée de telles paroles qui augmentent la culpabilité des enfants. Et voilà 50 ans, l'enfant était encore peu considéré comme un être sensible et conscient. Ainsi la souffrance de l'enfant n'est pas prise en compte et celui-ci ne pourra que refouler, amoindrir ses perceptions, ses ressentis pour ne plus souffrir. la Vie qu'il est se rétrécit. Ainsi se crée le faux self.

En complément du bulletin
"l'enfant sauveur face au parent âgé", le point de vue d'Alice Miller, envoyé par Baudouin Labrique et  visible sur son site <http://www.retrouversonnord.be/famille.htm#Miller>

"Ne serait-il pas égoïste de penser à soi au lieu des autres ? N’est-il pas immoral de s’occuper de soi-même plutôt que des autres ?
Non, parce que la compassion de l’enfant ne change rien dans la dépression de la mère aussi longtemps que la mère nie la souffrance de son enfance. Il y a des mères qui ont plusieurs enfants adultes très aimants, soucieux et protecteurs, qui souffrent quand même de dépressions graves parce que les causes de leurs souffrances restent cachées dans leurs enfances. L’amour de leurs enfants ne peut rien y changer. Mais cette démarche de vouloir sauver sa s mère peut détruire toute une vie. La condition d’une vraie empathie pour les autres est l’empathie pour soi-même, ce que l’enfant maltraité ne pouvait pas avoir, au contraire, il était obligé de ne pas ressentir sa douleur.
Tous les délinquants, les dictateurs atroces y compris, montrent ce manque d’empathie, ils assassinent les autres et les laissent assassiner sans la moindre émotion. Si l’enfant doit apprendre à supprimer ses émotions, il n’a plus de compassion pour lui-même et par conséquence pas de compassion pour les autres. Ce qui favorise les comportements criminels, souvent cachés derrière le vocabulaire moraliste, religieux ou politique apparemment progressiste."

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