Fonction paternelle - G. Didier

Publié le

En complément des articles écrits par Brigitte Asselineau et Christiane Perreau
sur la relation au père,
voici un extrait d'un livre édité aux Editions Souffle d'Or
et écrit par Georges Didier, psychothérapeute


Extrait de Fonction paternelle et étapes de croissance



Le face à face “enfant-mère” n’est qu’une apparence. Il y a un géniteur  quelque part. Celui-ci, du fait même qu’il est extérieur à la relation, pose la question de la loi et des motivations personnelles. Il a symboliquement coupé le cordon et authentifié la séparation. Sa vocation sera de le redire autant qu’il faudra à la mère si elle se perd dans un désir fusionnel avec l’enfant, et à l'enfant en lui apprenant la nécessaire différenciation.

La vocation du père est de s’intercaler là où “ça” cherche à garder le “tout”, où “ça” cherche à continuer à faire “un”. En ce sens le père oblige à lâcher le totalitarisme et la violence de la toute-puissance. Il pose inévitablement la triangulation oedipienne. L’enfant n’est pas né que de la mère.

Ce père introduisant le trois, espace indispensable à la relation, ce sera, mataphoriquement, l’air du nageur dans son rapport à l’eau(tre). Il permettra, en donnant distance et en posant des limites, d’accéder au symbolique et au langage. Cela entraînera l’enfant –et la mère- à la liberté, et leur donnera l’espace du monde pour terrain d’aventure. Cette triangulation ouvrira l’intelligence de l’enfant.

La séparation –relative- entre l’enfant et la mère ne peut être obtenue par la force. Le père devra être, avant tout, un pédagogue. L’enjeu est trop important. Il s’agit de permettre à l’enfant d’adopter l’esprit de la loi. Plus tard, cela lui permettra de découvrir que cette dernière est un concentré d’amour. En posant les limites, elle propose en effet la liberté psychique et évite de se faire vraiment mal... Ou de se retrouver en prison (psychologique ou réelle)

Sans cesse, elle est là pour rappeler que le bonheur n’est ni possession ni violence, ni “totale relation” mais égalité partagée.
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