Prendre ses parents : prendre la vie (2ème partie)

Publié le par Christiane Perreau

 

Dans la première partie de cette série d'articles sur ce que veut dire "prendre ses parents",  l'accent  été mis sur le fait que nous n'aurons jamais d'autres parents que ceux que nous avons eus. Nous portons en nous 50% d'une mère et 50% d'un père.

 

Biologiquement parlant, sans ces 2 personnes, nous ne serions pas nés. En ce sens-là, ces parents sont uniques et si nous ne les prenons pas, c'est comme si nous ne prenions pas pleinement la vie ; un sentiment de manque, de vide risque de nous hanter une grande partie de notre existence.

 

Comme nous avons un besoin fondamental d'appartenance et d'attachement à une famille pour survivre, nous allons sacrifier notre vie, notre bonheur, quels que soient nos parents. Cela nous amène à prendre "les dettes" plutôt que "les bénéfices" de notre système. Ainsi le petit enfant manifeste son amour pour son clan, pour ses parents. C'est un amour aveugle, un amour d'attachement.

 

Bert Hellinger exprime très bien ce mouvement dans "La Constellation Familiale et Cure d’âme", mouvement que la constellation va rendre visible.

« À l’intérieur de la communauté de destin que constitue la famille ou le clan, et sur la base de l’attachement et de l’amour par attachement, il règne un besoin irrésistible de rééquilibrage entre l’avantage des uns et le désavantage des autres, entre l’innocence et le bonheur des uns, et la culpabilité et le malheur des autres, entre la santé des uns et la maladie des autres, entre la vie des uns et la mort des autres.

Ce besoin irrésistible fait que quelqu’un veut aussi devenir malheureux, si un autre l’est devenu, que si un autre est tombé malade ou devenu coupable, quelqu’un en bonne santé ou innocent devient malade ou coupable, et que si quelqu’un de proche meurt, un autre proche veut mourir aussi »

 

Il s’agit d’un amour, qui par sacrifice, espère guérir la personne aimée, la préserver d’un mauvais sort, peut être expier sa faute et la délivrer du malheur. Cet amour espère aussi pouvoir ramener à la personne aimée de chez les morts, même si elle est déjà morte »

 

Cependant, en tant qu'adultes nous avons la responsabilité de

  • faire face à la réalité telle qu'elle est.
  • laisser "les dettes", les fardeaux à nos parents, à nos ancêtres.
  • prendre "les bénéfices", c'est-à-dire la vie que nos parents ont transmis, à travers une longue chaîne humaine

 

« Si, en même temps que l’amour infantile, ses visées infantiles se manifestent, il se peut que l’enfant, désormais adulte,  prenne conscience que, même au prix d’une grande souffrance, son amour et ses sacrifices ne peuvent pas triompher de la maladie,  du destin, ni de la mort des autres. Mais qu’il doit les assumer, qu’impuissant et courageux, il doit accepter la réalité telle qu’elle est » (extrait de "Ces loyautés qui nous libèrent" de Catherine Ducommmun Naguy.

 

Christiane Perreau

 

(à suivre)

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