Prendre le gain ou les pertes (2ème partie)

Publié le par Christiane Perreau

V

Des circonstances aggravantes

Ce phénomène, qui consiste à nous limiter dans notre épanouissement, notre autonomie, est d’autant plus prononcé lorsque le clan a vécu des traumatismes qu’il n’a pas pu intégrer, digérer. Le champ familial nous pousse aveuglément à assumer des devoirs pour payer ses pertes, réparer ses malheurs. Cela donne « bonne conscience » et soulage la « mauvaise conscience », assortie de culpabilité. La « bonne conscience » manque de discernement et ses capacités de choix sont restreintes. Mais, les sacrifices procurent un bénéfice, celui  de garantir notre droit d’appartenance au clan.
 
Voici quelques exemples d’incidents qui génèrent de la douleur et amènent une personne à avoir du mal à prendre pleinement le bénéfice de la vie tout en laissant les héritages négatifs, les dettes transgénérationnelles. Un enfant est nourri par l’histoire de ses aïeux. Il lui est difficile de dissocier le « bon » du « mauvais ». Nous mélangeons, de façon inconsciente et pour survivre, notre destin à celui des nôtres, adoptant certains comportements, points de vue, souffrances, émotions, échecs. Nous appelons cela une intrication ou une identification inconsciente
 

* Une femme a le sentiment d’être née au détriment de la vie de sa mère qui ne voulait pas d’enfant ; alors pour payer sa dette, elle tombe malade et ne réussit jamais pleinement sa vie amoureuse, professionnelle, elle se sabote. Elle ne peut pas concevoir d’être plus épanouie, plus heureuse que maman ne l’a été.
 

* Une sœur est mongolienne et meurt jeune. Le frère, riche de talents, croit que sa réussite porterait préjudice à sa sœur dont l’existence est si limitée.
 

* Une mère s’est suicidée, laissant sa fille âgée d’une dizaine d’années et son mari dans un grand désarroi. Impossible de prendre le gain de la vie alors que maman en est morte et que papa n’est plus tout à fait dans le monde des vivants.

* Un grand père a survécu à la guerre de 14 alors que tous ses camarades sont morts sous les obus ; il est hanté par le fait que, lui a survécu, alors que tant d’autres sont morts. C’est comme s’il devait payer pour rester en vie une 2ème fois ce qui cause chez un de ses petits fils, une identification : sauver ce grand père et payer comme lui !!!!
 

* Un père est alcoolique et la mère, pour protéger son enfant, lui dit « ne sois pas alcoolique comme ton père ». Ne pouvant prendre son père et par conséquent la vie, il adopte des conduites dangereuses (alcool, drogues, délinquance) pour être malgré tout loyal à son père, dans le négatif.
 
Nous ne sommes pas conscients d’augmenter le compte des dettes, des pertes pour nous-mêmes et notre tribu, notre vision des réalités étant trop étriquée. Nous n’avons pas une vision globale de la logique profonde des systèmes où il n’y a ni bons ni méchants mais une suite de causes et d’effets qui conditionnent chacun en tant qu’individu séparé de quelque chose de beaucoup plus grand que lui, du Tout. Quand cette vision holistique est là, ce que nous vivons individuellement devient moins tragique, car c’est regardé, compris dans un ensemble plus vaste qui pourrait être contenu par la Conscience ou Vacuité ou l’Illimité. C’est l’hypothèse que j’émets et qui sous-tend mon approche, ma pratique.


(à suivre)
Christiane Perreau

 

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