La loyauté familiale (1ère partie)

Publié le par Christiane Perreau

La loyauté familiale (1ère  partie)

 



Nos enfants sont porteurs de nos dettes,
dettes dans le sens de dynamique non résolue,
de ce que nous avons mal vécu et qui est refoulé en nous.
Françoise Dolto

 

 

Loyauté invisible”

Nous devons ce concept de « loyauté familiale » à Ivan Boszormenyi-Nagy, un thérapeute hongrois, immigré aux États Unis qui a observé l’importance de la justice et de l’équité au sein des familles. Il a constaté que tant que celles-ci sont respectées, le système familial vit en équilibre, de façon harmonieuse, permettant à chacun de s’accomplir et devenir autonome. Cette notion concerne autant les biens, les devoirs, les mérites, les droits que l’attention et  le respect donnés à chacun.
 
Il a mis en évidence que les relations au sein d’une famille sont fondées sur des principes de loyauté, de confiance, de fiabilité et d'équité. Il a montré que la loyauté est une force fondamentale au service des relations humaines qui permet d’en assurer la continuité. Chacun est fidèle, consciemment et inconsciemment, à ses ancêtres, à ses parents. Chacun est fidèle dans le positif, assurant sa survie et celle de son clan ; mais si une personne ne peut l’être dans le positif, pour des questions de conflits, de dysfonctionnements du système, elle le sera dans le négatif et, alors, apparaissent des symptômes, signes de « loyautés invisibles ». La personne qui est sous l’emprise aveugle d’une « loyauté invisible » n’en est pas consciente. Elle est déterminée par une cause dont elle subit les effets, ignorant que ses difficultés ont une origine familiale, transgénérationnelle.
 
Une relation est juste et se développe harmonieusement si l’équilibre entre « le prendre et le donner », entre les  droits et les obligations est équitable. Bert Hellinger, fondateur des Constellations Familiales, a repris ce concept et l’a identifié comme un principe fondamental pour que l’ordre d’une famille, d’un système soit propice à une bonne survie et à la croissance de l’affinité entre ses membres.
 
Par contre, si cette loi est violée et qu’une personne se sent lésée quant à ce qu’elle aurait dû recevoir d’attention, de respect, de reconnaissance, de biens, des désordres importants s’ensuivent, qui, comme une cascade, se transmettent de générations en générations ou dans les rangs d’une même génération, tant que les torts, les fautes, les responsabilités ne sont pas reconnus et assumés. Cela fait naître dans le système un climat de jalousie, de rancœur, de vengeance, terreau propice aux non-dits, aux secrets, aux actes nuisibles, aux contrariétés, aux ruptures d’affinité qui engendrent parfois des haines qui ne tarissent pas.
 
Ces « loyautés invisibles » et leur transmission amènent une personne à vouloir réparer, inconsciemment, les torts causés à un membre de son clan. Quelqu’un reprend à son compte ce qu’un de ses parents a subi ou fait comme injustice, trahison, actes néfastes. Il s’identifie au vécu de la personne lésée, bafouée, déshonorée, déshéritée pour tenter de faire reconnaître les torts causés. Cela se manifeste alors par des échecs à répétition tant sur le plan personnel que professionnel, des comportements incompréhensibles, irrationnels qui poussent la personne :
 

  • Soit à redonner le mal qui lui a été fait ou qui a été fait à une personne de sa famille
  • Soit à compenser, reprendre à son compte le tort subi par un de ses parents ou ancêtres.
  • Les deux amenant des conduites destructrices envers d’autres ou soi-même (maltraitances, violences, accidents, suicides, maladies graves, fausses couche à répétition, faillites).

Christiane Perreau

 

(à suivre)

 

a loyaut

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