Identification et Désidentification (1ére partie)

Publié le par Christiane Perreau

 

À propos de la désidentification
(1ère partie)

Une question d’A.
Pourrais tu re préciser la différence entre désidentification et perte de la relation ?
(je me doute bien que c'est presque le contraire l'un de l'autre en fait mais je ne le vois pas bien)

 

Réponse de Christiane


Pour pouvoir se désidentifier, il est d’abord nécessaire de prendre conscience de l’identification dont nous sommes l’objet. Ce qui n’est pas si évident que cela...  Il arrive que la constellation montre avec évidence une identification inconsciente (c’est d’ailleurs un des objectifs majeurs des constellations) ; la personne qui est sous le joug de cette intrication qu’elle ne soupçonnait pas, dont elle ignorait tout, a parfois du mal à prendre conscience de la réalité de ce phénomène. Souvent elle a du mal à concevoir que ses symptômes ont pour origine cette cause invisible que révèle le placement de son système familial.  


Que signifie “être identifié” ?

Le petit Larousse définit le fait de s’identifier comme suit :

 

  • Devenir identique à une autre personne ou à une autre chose : Par exemple, s'identifier à un parti politique.
  • Se rendre, par la pensée, identique à une autre personne ou chercher à lui ressembler. Il s'identifie à son père.


Quand nous nous identifions consciemment et délibérément, nous n’avons pas de difficultés à nous retirer de ce rôle. C’est un choix. Lors d’une constellation, nous acceptons de représenter une personne, de prendre sa place le temps du processus. Nous sommes d’accord  d’être identiques à cette personne que nous ne connaissons pas. Nous exprimons alors des sensations, des émotions, des impressions, des symptômes, attitudes, douleurs qu’a vécus cette personne. Mais nous restons conscients que tout cela ne nous appartient pas, qu’il s’agit de l’histoire d’un autre système qui “parle” à travers nous. Lorsque la constellation se termine, nous retrouvons très simplement qui nous sommes, avec nos propres intentions, notre propre vécu. Il n’y a pas de confusion. Nous nous sommes désidentifiés.

Dans les premières années de notre existence, nous apprenons beaucoup en nous identifiant : parler, manger, marcher, devenir comme papa, maman ; adolescents,  nous identifions à un groupe d’amis, à leurs pensées, croyances, à leurs vêtements, leur musique. Ainsi grâce au mécanisme de l’identification, nous entrons en relation avec le monde et appartenons à une famille, un groupe, une société.
Ces identifications naturelles et automatiques sont plutôt de bonne survie.

Cependant, elles sont fortement conditionnées, “téléguidées” par le système et ses traumatismes non résolus, ses peurs, ses croyances. Nous sommes alors amenés à prendre des décisions dont nous devenons inconscients, qui nous nuisent et abaissent notre survie ; nous adoptons le destin malheureux d’un parent ou les comportements et émotions d’un ancêtre exclu, oublié. La personne est sous l’emprise aveugle de son système déséquilibré qui la contraint à faire quelque chose pour la survie du clan au détriment de sa propre survie.

Dernièrement une personne me partageait son expérience concernant une identification inconsciente (appelée aussi “loyauté invisible”) en ces termes :

C'est un *attachement*, même plus : une *attirance* vers ce rôle fondamental, comme si j'étais "aspirée" dans cette direction, et que j'avais été "là pour ça"

Cette personne traduit exactement ce qu’est le pouvoir de l’identification inconsciente.

 

(à suivre)


Christiane Perreau

 

 

 

Intégrer son histoire et sa famille
C’est se relier à la Vie
C’est retrouver son propre pouvoir créateur

 

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