Les lois qui gouvernent le système familial (1ère partie)
Avant de nous intéresser aux lois spécifiques qui régissent un système familial, définissons ce qu’est un système et les règles auxquelles il obéit.
Définition d‘un système
Système vient du grec systema qui désigne un ensemble de plusieurs éléments qui sont organisés, structurés et interagissent entre eux selon certaines règles. Saussure, linguiste, le définit comme “une totalité organisée, faite d’éléments solidaires ne pouvant être définis que les uns par rapport aux autres en fonction de leur place dans cette totalité”. Ainsi parlons-nous de système digestif, de système scolaire, de système administratif, de système monétaire, du système solaire, de système familial.
L’étude des systèmes a débuté dans les années 50 et a donné naissance à une science appelée systémique qui a pris en compte les relations entre les différents éléments d’un système ; cela a été appliqué à de nombreux domaines dont l’informatique, la communication, les neurosciences, la psychologie, la psychothérapie.
Gregory Bateson, chercheur du Mental Research Institute (M.R.I.) de Palo Alto aux Etats-Unis, a montré la variété et la complexité des interactions entre les individus, interactions qui peuvent aller jusqu’à la forme paradoxale qui conduit à un véritable blocage. Il établit alors la théorie de la double contrainte.
Ces travaux seront repris par Virginia Satir, psychothérapeute et également membre de l’école de Palo Alto ; elle fut la grand mère de la thérapie familiale et considéra les troubles psychologiques et comportementaux d’une personne comme un symptôme révélateur d’un dysfonctionnement du groupe dans lequel cette personne évolue.
Interaction et changement
Quand 2 éléments sont en relation, il y a une double action : quand un homme et une femme sont en relation, l’homme agit sur la femme et la femme influence l’homme. Leur environnement extérieur agit également sur chacun d’eux ce qui amène une perpétuelle interaction et adaptation entre eux et leur environnement. Le changement est inévitable, qu’il constitue un danger pour l’équilibre ou au contraire un facteur favorisant celui-ci ; de notre conception à la mort du corps, nous expérimentons une multitude de changements tant physiques que psychiques. Chaque étape de notre existence implique des réponses dites positives ou négatives de l’ensemble. Ce qui est positif pour l’un peut être négatif pour un autre, en fonction des systèmes de valeurs, de croyances de chacun. La capacité d’une famille à s’adapter aux changements varie et certaines familles ont de meilleures stratégies de survie que d’autres.il se pourrait d’ailleurs que cela soit en partie dû aux traumatismes personnels et systémiques qui n’ont pas été intégrés et constituent une zone d’inconscience.
Quand une famille composée de 2 parents et d’une petite fille accueille un petit frère, les relations des uns et des autres en sont modifiées tant dans le positif que le négatif. il faut faire de la place à ce nouvel arrivant qui est “le plus beau bébé du monde” mais demande trop d’attention pour la petite fille qui aurait bien voulu être encore une enfant unique. Les parents peuvent aussi être débordés, oubliant leur propre vie de couple. Il arrive qu’un homme n’était pas réellement prêt à sa fonction de père et ait l’impression d’être abandonné par sa femme depuis la venue de leur enfant.
Une famille dont le père décède brutalement dans un accident voit ses relations complètement bouleversées ; les enfants essaieront peut être « d’éponger » le chagrin de leur mère qui deviendra peut être absente, figée dans la mort ; un petit garçon se mettra peut être en devoir de devenir le « petit homme » de la maison ; les grands parents devront peut être s’investir plus auprès des enfants ; les relations au système « argent » peuvent aussi être modifiées.
Tout changement demande une adaptation et ce sera d’autant plus difficile que le changement est arrivé brutalement, de façon imprévisible et nous met face à de l’inconnu. Nous avons souvent des difficultés à gérer ces changements qui bouleversent notre existence et celle de notre clan ; comment accueillir et intégrer la mort d’un être cher, la séparation d’avec son conjoint, une rupture précoce avec sa mère, la perte d’autonomie suite à un accident ou une maladie, la perte d’un travail, sans refouler, sans résister !!!
Globalité
Un système ne peut être réduit aux parties qui le composent. C’est un tout (holos) qui implique la notion de globalité, qui tient compte des relations qui existent entre les parties ce que ne possèdent pas les éléments ou individus en eux-mêmes. Pour comprendre les comportements des individus, nous devons prendre en compte les relations qu’il y a entre eux. Dans un couple, il y a l’homme, la femme et leur relation. Dans une entreprise, il y a l’ensemble du personnel et les relations que chacun entretient avec ses collègues, avec la hiérarchie. Ainsi, le tout est plus grand que ses parties.
Ainsi une famille a sa propre conscience collective qui conditionne chacun des membres, à leur insu le plus souvent. Si quelqu’un est exclu, de quelque façon que ce soit, cela va déséquilibrer le système, qui ne se sent plus complet, entier ce qui va amener un individu (enfants-partenaire) à agir pour remédier à l’exclusion, en prenant la place, l’histoire de l’exclu. Et cela peut remonter à plusieurs générations. L’ensemble du système fait pression sur l’individu pour maintenir sa cohésion, sa globalité et une personne ne peut résister à une telle force.
“Je tiens pour impossible de connaître les parties sans connaître le tout,
non plus que de connaître le tout... sans connaître particulièrement les parties”
Pascal
Organisation et équilibre
Un système va s’agencer, s’organiser selon une certaine hiérarchie de manière à maintenir un certain équilibre dans sa globalité. Ce processus est géré par le système lui-même pour assurer sa propre survie. Quand une cheville est blessée, le corps pour économiser l’énergie, la douleur va mettre en place des compensations dont nous n’avons pas réellement conscience. Mais une compensation n’est pas signe d’équilibre. Nous le voyons avec le corps : un autre déséquilibre s’installe ailleurs, ce n’est plus la cheville blessée qui fait mal mais le genou opposé par exemple. Nous parlons alors d’homéostasie, particularité qu’a tout système vivant à survivre en maintenant une certaine forme, des conditions internes de fonctionnement malgré les perturbations et contraintes venant de l’extérieur. Malgré tout, cette recherche de stabilité n’exclut pas l’évolution du système.
Une famille répond à un ordre hiérarchique, qui, s’il est perverti, aura des conséquences qui peuvent être dévastatrices pour les derniers arrivés. Chacun doit être à sa place en fonction de son ordre d’arrivée dans le système que ce soit dans une entreprise, une famille. Dans le cas contraire, des intrications ou identifications inconscientes se nouent, déséquilibrant l’ordre de l’organisme en question. Une mère n’ayant pas eu toute l’attention dont elle avait besoin enfant va demander à sa descendance de lui donner ce qu’elle n’a pas reçu. Un enfant conçu avec la mission de remplacer le petite soeur morte précocement risque de ne jamais trouver sa place dans sa famille, dans son existence, sa profession.
Ces tentatives de solutionner les problèmes engendrent d’autres perturbations ; compenser n’est pas solutionner un problème, c’est créer un autre problème, c’est déplacer un effet sans pour autant avoir rétablit la cause qui crée le désordre. Par contre, dès que l’équilibre est de retour, parce que la cause a pu être identifiée et comprise, le système tout entier en bénéficie. Quand une personne rétablit l’ordre dans son clan via une constellation, c’est une onde qui informe l’ensemble.
Pluralité et complexité
Un système se compose au moins de deux parties. La complexité est partout dans l’univers physique. La particularité de la Conscience Une est d’être Non-Manifestée, Sans-Forme, une Non-Chose. Mais dès qu’elle se manifeste, la multitude, la pluralité, la complexité se déploient. Pour étudier un système, quel qu’il soit, nous devons nous intéresser à la complexité, même si parfois il est difficile d’en saisir toute la richesse, toute la subtilité. La logique cartésienne nous a appris à simplifier les phénomènes en éliminant l’inconnu, l’aléatoire, l’incertain, le non quantifiable. Mais aujourd’hui avec la physique quantique, les neurosciences par exemple, il est possible d’appréhender ces manifestations complexes et parfois invisibles.
Conclusion
Une famille est “une communauté de personnes liées par le destin sur plusieurs générations” qui, au cours de son existence, est perturbée par des événements majeurs. Ces déséquilibres sont ressentis par les derniers arrivés (enfants et partenaires) qui tentent inconsciemment et de façon inappropriée de rétablir l’ordre. ils font cela en adoptant des comportements où ils sacrifient leur propre devenir pour la survie du groupe. Ils n’ont pas conscience d’amplifier le déséquilibre et la souffrance du système. Ils sont pris dans un enchevêtrement de complexités, d’identités ne leur appartenant pas mais dont la puissance détermine leur destin. ils font cela pour la survie du groupe.
Les constellations familiales et l’approche systémique nous ouvrent au monde des causes invisibles qui nous déterminent et cela sur plusieurs générations. Elles mettent en évidence de manière rapide et très appréhendable pour une personne ces communications perturbées où les règles systémiques ont été violées sur plusieurs générations, entraînant un engrenage de causes à effets néfastes qui agit dans l’ombre. En révélant ces liens toxiques, nous permettons à une personne de prendre conscience de ce qui la conditionne et de s’en libérer. Elle peut alors retrouver sa place dans son arbre généalogique ainsi que la capacité à choisir pour elle-même. Son système devient alors une force porteuse de vie, de conscience au lieu d’être une limitation. Nous verrons dans les articles suivants quelles sont les lois fondamentales qui permettraient à une famille d’évoluer plus sainement, plus sereinement.
(à suivre)
Christiane Perreau
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Stage RE-Naître, un passage vers Soi
Du 11 au 18 juillet 2015
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Vous êtes nés d’abord dans des représentations mentales.
Une femme et un homme vous ont imaginé ou quelqu’un d’autre
qui pourrait s’appeler : grand père ou grand mère ou quelqu’un d’autre (à vous de le découvrir).
Vous existiez dans l’invisible des pensées et des cœurs.
Des Êtres sur la Terre, vos futurs parents ont sollicité votre venue et,
Vous, vous y avez répondu.
Ensuite a comencé l’histoire de votre matérialité.
Ce fut la rencontre effective d’une Ovule et d’un Spermatozoïde.
Puis votre croissance au sein du ventre de celle que vous appelez votre maman ou votre mère,
Ou peut être d’un autre ventre (C’est tellement étrange aujourd’hui les histoires de ventres
Que l’on peut se prêter, ou encore louer, ou même acheter !)
Enfin vous êtes sorti.
Vous êtes né, comme l’on dit ici.
C’était votre naissance : naître au sens, avoir le nez du sens !
ÊTRE DANS SON ESSENCE...
De mémoire de fœtus
Edmée Gaubert