Un chemin vers le pardon : exemple de constellation

Publié le par Christiane Perreau

 

 

Un exemple de constellation
Le prénom a été changé pour préserver la personne qui a collaboré à ce travail.
 Je la remercie aussi d’autoriser cette publication.

 

Se pardonner
Ou comment mettre fin à la souffrance

(suite et fin)



Malgré ce dénouement, la représentante de Micheline se sent étrangère à ce qui se passe ; son attention est fixée sur le sol.
Je demande s’il y a eu un avortement chez elle ou quelqu’un de son système ?

Micheline dit que sa  mère a eu 2 avortements quand elle-même était adolescente.


Introduction des enfants avortés avec “un bon endroit” où ils puissent reposer

Ils sont placés là où la représentante a son regard fixé.
Cela libère la représentante de Micheline. La fille ressent également un grand soulagement.
 
Micheline nous dit qu’elle désapprouve l’avortement et a beaucoup jugé sa  mère.
 


Introduction de la mère de Micheline

Représentante de Micheline à sa propre mère :
- Je t’en ai voulu pour ces avortements et je t’ai jugée même si je n’avais pas à le faire

Micheline exprime encore des résistances à l’égard de sa mère.
Les enfants avortés sont placés à côté de la fille qui se sent alors plus vivante.
 
Micheline qui se sent jugée par sa propre fille, ajoute :
- c’est injuste que ma fille me juge comme moi j’ai jugé ma propre mère ; pourtant je me suis pas privée de le faire
 

moment de silence.....

Je propose que la représentante de Micheline dise à sa mère :
- Je te laisse tes responsabilités et je respecte tes décisions ; j’assume mes propres responsabilités. Quoi que tu aies fait ou pensé, tu es ma mère et je suis ta fille.
 
La fille de Micheline se sent émue.
Les enfants avortés sont replacés dans « leur bon endroit » ce qui soulage la fille de Micheline
qui se sent alors grandir ; elle a chaud.
La représentante de Micheline a également chaud.
 
Nous arrêtons en accord avec Micheline sur ce dénouement. Cependant Micheline est consciente qu’elle n’arrive pas encore à prendre sa propre mère et ajoute :

«Comment me sentir une bonne mère si je ne prends pas ma mère ;  je ne me sens pas digne de l’amour de ma fille.»



Commentaire de Christiane

Ce travail a été complété par un procédé de clarification portant sur la responsabilité de Micheline envers sa fille. Les questions suivantes lui sont posées de façon répétitive jusqu’à ce qu’elle sente un allègement quant à son ressenti de culpabilité
 
- Concernant ta fille qu’elle est ta part de responsabilité ?
- Concernant ta fille, qu’elle est sa part de responsabilité ?


Dans la seconde partie du stage, une deuxième constellation a complété le mouvement vers la mère afin de pacifier ce lien, qui tant qu’il reste chargé d’hostilité, empêche Micheline de se pardonner.
 
En effet, un enfant qui juge ses parents a tendance à se le faire payer d’une façon ou d’une autre et cela peut aller jusqu’à la maladie. Souvent, il se le fait payer en sabotant sa vie, en entretenant des parties de lui très critiques, dévalorisantes à son propre égard, cultivant ainsi la culpabilité, en ayant des échecs et en s’empêchant de vivre pleinement ses propres élans. Ainsi la personne reste bloquée dans un passé qui conditionne son présent et son futur. Dans le cas de Micheline, cela contribue au fait qu’elle se sente une mauvaise mère, indigne d’être aimée de sa fille.
 
Par ailleurs cela amène souvent la personne à commettre des actes similaires à ceux qu’elle reproche aux autres. C’est une façon de rester fidèle à l’autre, dans le négatif. Cela prend parfois des formes différentes mais des similitudes sont là ; à un moment je rejette mon enfant, je le critique, je l’humilie tout comme j’ai été rejetée, critiquée, humiliée.

Puis ce que l’on nous a fait, ce que l’on a vu faire, ce que l’on a fait aux autres, nous nous le faisons. Nous sommes nos pires bourreaux, mettant en place un juge intérieur qui évalue, jauge, compare, critique, sous-estime tout ce que nous faisons. Nous nous jugeons sévèrement, rayant de notre monde tout ce que nous avons fait de bien et oubliant que si nous avions eu, dans ces moments douloureux, d’autres aptitudes émotionnelles et psychiques, nous aurions fait différemment. Car l’essence même d’une personne, c’est la bonté.
  
Clarifier son histoire permet de  se réconcilier avec les parties de nous que nous n’aimons pas,  Cette réconciliation est le fruit d’une compréhension profonde des douleurs que nous avons refoulées jusque-là. Elle résulte de l’expérience de ce qui avait été refoulé. C’est en complétant nos expériences inachevées que nous nous libérons de la charge émotionnelle et des intentions frustrées.  C’est à cette seule condition que nous pouvons réellement nous pardonner et pardonner autrui car nous comprenons nos souffrances réciproques et les circonstances qui nous ont amenés à faire tel ou tel acte, à avoir tel ou tel comportement. Nous faisons nôtres ces douleurs, ces ressentis négatifs, ces attitudes au lieu de les refouler, leur résister ou les projeter sur autrui. Nous réalisons alors que nos comportements, décisions ont été amenés par nos incapacités à accueillir ce qui est. Ainsi comprendre devient Pardon.
 
 Christiane Perreau
 

 
 

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